Les élections législatives 2024 laissent la France sans majorité claire. Emmanuel Macron doit choisir un Premier ministre pour naviguer cette situation complexe.

Assemblée Nationale Fréjus

élections législatives 2024 – CREDIT : Wikimédia Commons

Une configuration politique inédite

À l’issue du second tour des élections législatives, aucun parti politique n’a réussi à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le Nouveau Front Populaire (NFP), avec ses 178 députés, se positionne en tête, mais reste loin des 289 sièges nécessaires. La majorité présidentielle suit avec 166 sièges, le Rassemblement National (RN) en obtient 143, et Les Républicains (LR) comptent 66 élus.

Le pouvoir de nomination du président

Malgré cette configuration complexe, le président Emmanuel Macron conserve le pouvoir de nommer le Premier ministre. La question est maintenant de savoir quel leader et de quel parti sera choisi pour former le gouvernement. Gabriel Attal devrait présenter la démission de son gouvernement ce lundi matin, laissant le champ libre à Macron pour prendre sa décision après avoir évalué la structuration de l’Assemblée nationale.

Négociations en cours

Les états-majors des partis ont commencé les négociations dès dimanche soir. Les chefs de file du NFP, Jean-Luc Mélenchon en tête, s’efforcent de consolider une majorité pour appliquer leur programme, insistant sur le respect de « la volonté du peuple ». Mélenchon a souligné que barrer la route au RN ne constitue pas un programme et a appelé à l’unité avec ses alliés socialistes, verts et communistes.

Gouverner sans majorité

Le NFP se dit prêt à gouverner même sans majorité absolue, en utilisant des décrets et des référendums pour mettre en œuvre des mesures telles que l’augmentation du SMIC à 1 600 € et le blocage des prix. Manuel Bompard de La France Insoumise (LFI) a rappelé que le parti macroniste a gouverné sans majorité ces deux dernières années.

Création d’un nouveau bloc central

Emmanuel Macron et ses alliés cherchent à créer un bloc central capable de gouverner. Cette alliance pourrait inclure des députés LR et des sociodémocrates du Parti socialiste. Des personnalités comme Raphaël Glucksmann, François Hollande, Bernard Cazeneuve ou Carole Delga pourraient jouer un rôle clé dans cette coalition.

Survie du NFP

Pour constituer un gouvernement, le NFP devra prouver sa cohésion. Chaque composante de cette coalition de gauche devra décider si elle souhaite s’allier sur le long terme, en vue de l’échéance présidentielle de 2027 où chaque parti présentera son propre candidat.

Les réactions de l’opposition

L’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, réélue dans le Calvados, appelle à « bâtir des compromis au service des Français ». De son côté, Édouard Philippe prône un accord de gouvernement qui exclut le RN et LFI, tout en ménageant ses ambitions pour 2027. Le RN, quant à lui, observe cette situation en espérant tirer profit de la désintégration du NFP face aux défis budgétaires à venir.

Un avenir politique incertain

La dissolution souhaitée par Emmanuel Macron a produit une situation inédite, rappelant la IVe République sous la Ve. Les prochains mois s’annoncent tumultueux, avec des millions de Français qui surveilleront de près les évolutions politiques et les décisions prises par le gouvernement.