Entre prouesse technique et beauté architecturale, le viaduc de Bandol s’impose comme un monument incontournable du paysage varois.

Viaduc de Bandol

Viaduc de Bandol – CREDIT : Var actu

Il en impose, perché à 51 mètres de hauteur, dominant le Grand Vallat et offrant aux voyageurs une vue imprenable sur la Méditerranée. Le viaduc de Bandol, ouvrage emblématique de la ligne ferroviaire Marseille-Vintimille, est bien plus qu’un simple pont de pierre. C’est un témoin du génie civil du XIXᵉ siècle, un monument d’histoire et d’élégance posé entre ciel et mer.

Construit en maçonnerie traditionnelle, le viaduc s’étend sur 136 mètres et repose sur une série d’arcs harmonieux qui semblent s’élever naturellement du relief. Sa silhouette se fond dans le décor provençal, entre les pins parasols, les collines et la baie scintillante de Bandol. Depuis son inauguration, il assure le passage des trains, reliant l’Italie à Marseille en traversant des paysages parmi les plus beaux du littoral varois.

Mais au-delà de sa fonction purement ferroviaire, le viaduc a aussi su séduire les artistes. Le photographe Édouard Baldus, figure majeure de la photographie du Second Empire, s’y est intéressé dès 1861. Dans une série de clichés désormais conservés au Getty Museum de Los Angeles et au Museum of Fine Arts de Houston, Baldus capture la puissance tranquille de l’édifice, jouant sur les contrastes entre ombre et lumière, pierre et nature.

Classé parmi les ponts remarquables du Var, le viaduc de Bandol incarne à lui seul la rencontre entre patrimoine et modernité. Encore aujourd’hui, les trains le franchissent chaque jour, dans un grondement régulier devenu familier pour les habitants. Il n’est pas rare de croiser des promeneurs s’arrêtant un instant pour l’admirer, appareil photo ou smartphone en main, séduits par sa stature imposante.

À l’heure où la modernisation du réseau ferroviaire suscite de nombreux débats, le viaduc de Bandol rappelle qu’il est possible de concilier performance technique et respect du patrimoine. Solidement ancré dans le paysage local, il traverse les époques sans perdre de sa superbe, fidèle gardien d’un passé toujours en mouvement.