Invasif et agressif, le crabe bleu fait son grand retour dans le Var, au détriment des pêcheurs et de la biodiversité locale.

Crabe bleu Méditerranée pêche menace retour du crabe bleu

Retour du crabe bleu  – CREDIT : wikimédia commons

Déjà observé sur les côtes méditerranéennes depuis quelques années, le crabe bleu (Callinectes sapidus) est de nouveau signalé dans les eaux varoises. Originaire des côtes atlantiques américaines, ce crustacé aussi coloré qu’envahissant pose de sérieux problèmes environnementaux et économiques dans la région. Voici cinq éléments clés pour mieux comprendre cet intrus aquatique.

Une espèce comestible et prisée à l’étranger

Malgré son impact écologique, le crabe bleu est très apprécié dans de nombreuses cuisines du monde. Aux États-Unis, notamment dans la baie de Chesapeake, il est au cœur de la tradition culinaire locale. Il est même célébré lors de festivals. Une fois cuit, sa carapace vire au rouge, phénomène dû à la libération de pigments comme l’astaxanthine. On le retrouve également dans les assiettes en Argentine, en Grèce ou encore en Espagne. Pour certains biologistes, comme Guillaume Marchessaux, encourager sa consommation pourrait même aider à réguler ses populations.

Un comportement agressif et des pinces redoutables

Ce crabe est loin d’être inoffensif. Doté de pinces puissantes, il se montre particulièrement belliqueux, y compris avec ses congénères. Il n’hésite pas à engager le combat, parfois jusqu’à la mort. Et sa hardiesse ne s’arrête pas là : il n’a pas peur de l’homme, ce qui complique les tentatives de pêche.

Une reproduction massive et rapide

Le crabe bleu est une véritable machine à pondre. Une seule femelle peut produire entre 700 000 et plus de 2 millions d’œufs en une seule fois. Cette capacité de reproduction exceptionnelle rend sa prolifération difficile à maîtriser, surtout dans un écosystème non préparé à son arrivée.

Une menace pour la biodiversité locale

Omnivore et opportuniste, le crabe bleu consomme aussi bien des poissons que des crustacés, des mollusques ou des algues. Il s’attaque même aux œufs d’autres espèces. Résultat : les populations d’espèces locales, comme les anguilles ou les mulets, déclinent, perturbant les équilibres fragiles des lagunes varoises.

Un fléau pour les pêcheurs varois

Enfin, les professionnels de la mer sont directement impactés. Les pinces du crabe bleu endommagent les filets de pêche, et ses attaques réduisent les prises de poissons vendus sur les marchés.