Le rapport de l’Igas sur la mort de Lucas aux urgences de Hyères pointe des dysfonctionnements graves. Sa mère témoigne pour que justice soit faite et que des réformes nationales voient le jour.
Lucas – CREDIT : Capture X
Un an après la mort tragique de Lucas, décédé dans un couloir des urgences de l’hôpital de Hyères, sa mère, Corinne Godefroy, témoigne chez nos confrères sur France Bleu Provence ce lundi 9 décembre.
Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié vendredi dernier, met en avant une série de dysfonctionnements graves ayant conduit à ce drame. Une affaire qui dépasse le cadre local pour interroger la gestion des urgences à l’échelle nationale.
Une série de défaillances révélées par le rapport
Lucas, 25 ans, est décédé dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023, victime d’un choc septique lié à une infection invasive à méningocoque. Le rapport de l’Igas souligne une désorganisation préoccupante dans le service des urgences. Malgré une forte affluence de patients ce soir-là (+19 % avec 114 personnes à prendre en charge), les lacunes dans la prise en charge sont frappantes. Lucas aurait attendu près de quatre heures avant d’être réellement examiné, une attente fatale selon sa mère.
Corinne Godefroy décrit un service sans suivi : « Il n’y a aucune organisation, personne ne prend en charge les malades dans les couloirs, pas même un infirmier. On le voit dans le rapport : un médecin l’a vu ‘vite fait’, mais n’a pas mesuré la gravité de son état ». Pendant ce temps, Lucas, très affaibli, communiquait par SMS avec sa mère, restée impuissante sur le parking de l’hôpital.
L’impossible accès aux urgences pour la famille
Un autre point soulevé par le rapport est l’impossibilité pour les familles d’accéder aux patients. Corinne Godefroy regrette qu’une loi permettant une visite de cinq minutes n’ait pas été appliquée : « Je n’étais pas au courant. Peut-être que Lucas aurait trouvé un peu de réconfort s’il avait pu nous voir ».
Une plainte et des préconisations nationales
Depuis ce drame, la famille de Lucas a porté plainte contre l’hôpital. Mais, jusqu’à présent, aucune reconnaissance de faute ni excuses n’ont été présentées par l’établissement. Pour Corinne Godefroy, le rapport de l’Igas pourrait être une étape clé : « C’est écrit maintenant. Ce rapport doit rendre justice à Lucas et permettre des changements concrets ».
Parmi les recommandations, l’Igas insiste sur une meilleure gestion des flux et une formation renforcée sur les septicémies, où chaque minute compte : « C’est le temps qui sauve ces patients », souligne Corinne Godefroy.
Une affaire qui résonne à l’échelle nationale
L’histoire de Lucas, au-delà du drame personnel, soulève des questions cruciales sur l’état des urgences en France. Corinne Godefroy espère que cette médiatisation et le rapport accablant de l’Igas seront le catalyseur de réformes nationales pour éviter d’autres tragédies similaires.