Une étude révèle le classement sans suite de la majorité des violences sexuelles en France, soulignant le besoin urgent de réformes judiciaires et de soutien aux victimes.
violences sexuelles – CREDIT : Freepik
Une récente étude publiée le 3 avril 2024 met en lumière une réalité préoccupante concernant les violences sexuelles et conjugales en France. Alors que les dénonciations de tels actes atteignent un nombre record, principalement au préjudice des femmes, l’étude révèle que la grande majorité de ces signalements sont classés sans suite, souvent faute de preuves suffisantes dans le Var et partout en France.
Un nombre croissant de cas signalés
Entre 2012 et 2021, environ un million d’affaires de violences sexuelles et conjugales ont été enregistrées, représentant 4% de l’ensemble des affaires pénales terminées sur la même période. L’étude, menée par l’Institut des politiques publiques (IPP), montre une augmentation significative des faits de harcèlement dénoncés, notamment à la suite de mouvements sociaux comme #MeToo.
Un taux de classement sans suite alarmant
Cependant, le taux de classement sans suite des plaintes par le parquet est particulièrement élevé, atteignant 86% pour les violences sexuelles et 72% pour les violences conjugales. Cette réalité soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes de justice pénale face à ces délits, et met en avant la nécessité d’une meilleure prise en charge des victimes et d’une recherche plus approfondie des preuves.
Un enjeu majeur des politiques publiques
L’étude souligne l’importance du traitement judiciaire des plaintes, mettant en évidence que seuls 14% des suspects impliqués dans des affaires de violences sexuelles sont jugés, avec un taux de condamnation encore plus bas. Ces données appellent à une réflexion sur les moyens alloués à la justice pour traiter ces affaires, ainsi que sur les formations nécessaires pour les acteurs judiciaires.
Vers une réponse pénale plus sévère
Il est intéressant de noter que, si le taux de classements sans suite pour les violences conjugales a diminué entre 2016 et 2020, celui pour les violences sexuelles a, au contraire, augmenté. Cela pourrait s’expliquer par la difficulté à prouver des incidents plus anciens, ainsi que par une hausse des signalements encouragée par les pouvoirs publics.
Conclusion
Cette étude met en exergue la complexité de la lutte contre les violences sexuelles et conjugales, et l’urgence d’adopter des mesures concrètes pour améliorer la prise en charge des victimes et la poursuite des auteurs. Elle rappelle également l’importance de continuer à sensibiliser le public et à renforcer les dispositifs d’accompagnement et de soutien pour les personnes affectées par ces violences.