Le Conseil d’État a rendu une décision le lundi 17 juillet concernant l’interdiction du port du burkini sur les plages de la commune de Mandelieu-la-Napoule, suscitant un débat sur la liberté religieuse et les droits individuels.
retour burkini mandelieu – CREDIT : Wikimédia Commons
Cet arrêté, qui était en vigueur depuis 11 ans, avait été contesté en justice par la Ligue des droits de l’Homme (LDH).
Le burkini à Mandelieu est de retour
L’interdiction du burkini sur les plages de Mandelieu-la-Napoule avait été reconduite chaque année depuis 2012. Cet arrêté spécifiait qu’aucune personne ne pouvait accéder à la baignade entre le 15 juin et le 31 août 2023 si sa tenue était jugée non conforme aux règles d’hygiène et de sécurité des baignades en milieu maritime. Il était également mentionné que toute tenue susceptible de limiter les mouvements lors de la baignade ou de compliquer les opérations de sauvetage en cas de noyade était prohibée. Enfin, l’arrêté invoquait des incidents survenus en 2012 et 2016, ainsi que le contexte général de menace terroriste après les attentats de Nice en 2016 et 2020, pour justifier l’interdiction en cas de risque avéré de troubles à l’ordre public.
Cependant, le Conseil d’État a tranché en faveur de la suspension de cet arrêté, arguant qu’il portait atteinte à plusieurs libertés fondamentales, notamment « la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». Les membres de la haute juridiction administrative ont également relevé l’absence de troubles à l’ordre public pendant l’été 2023, remettant ainsi en question la légitimité de l’interdiction.
Dans sa défense, l’avocat Me Bertrand Colin a plaidé que cette interdiction ne devait pas uniquement reposer sur des incidents locaux et récents, mais plutôt sur un climat général de tension qui serait lié au port de telles tenues.
Suite à cette décision du Conseil d’État, le maire de Mandelieu-la-Napoule a exprimé sa déception et a partagé un communiqué de presse dans lequel il prend acte de la décision de la haute juridiction administrative. Il a exprimé son opinion selon laquelle « la République vient à nouveau de céder face au communautarisme et à l’islamisme ».
Cette affaire met en évidence le délicat équilibre entre la préservation de l’ordre public et le respect des droits individuels et de la liberté religieuse. Alors que le burkini est à nouveau autorisé sur les plages de Mandelieu-la-Napoule, le débat sur la laïcité et les valeurs républicaines continue de susciter des discussions dans la société française.