L’aide de l’État pour l’achat d’un vélo est prolongée jusqu’en 2027. Christophe, gérant de Roue Libre Bandol, témoigne de l’impact sur les ventes et des défis liés aux infrastructures.
Aide achat vélo prolongée 2027 – CREDIT : Pixabay
L’aide de l’État pour l’achat d’un vélo devait initialement s’arrêter le 14 février 2024. Cette annonce avait déclenché un afflux massif d’acheteurs dans les magasins spécialisés, créant une urgence pour ceux qui voulaient bénéficier de la subvention. Pourtant, l’État a finalement décidé de prolonger cette aide jusqu’en 2027, une information qui semble être passée inaperçue pour beaucoup. Christophe, gérant du magasin Roue Libre Bandol, témoigne de l’évolution de la demande et des défis rencontrés par les acheteurs.
Une forte demande avant la date butoir
Avant l’annonce de la prolongation, de nombreux clients se sont précipités dans les magasins de vélos, soucieux d’obtenir une facture datée avant le 14 février. Christophe raconte :
« La semaine précédente, j’ai remarqué une forte augmentation de la demande. Beaucoup de clients voulaient absolument finaliser leur achat avant la fin de l’aide annoncée. Cela a créé un effet d’urgence, entraînant une accélération des ventes. »
Ce phénomène s’est traduit par une ruée vers certains modèles particulièrement avantageux grâce aux subventions de l’État.
Les vélos cargo et longtail en tête des ventes
Parmi les modèles les plus demandés, les vélos cargo et longtail se sont démarqués. Christophe explique :
« Ces vélos sont très prisés, car l’aide était particulièrement intéressante pour eux. Selon l’INSEE, ce segment connaît la plus forte croissance, notamment grâce aux nouveaux moteurs performants qui permettent de remplacer une deuxième voiture pour les petits trajets du quotidien, comme les courses ou les trajets scolaires. »
Un autre type de vélo a également suscité l’intérêt des clients : les vélos adaptés aux personnes en situation de handicap. Christophe illustre cette tendance avec un cas concret :
« J’ai vendu un tricycle à un client handicapé, qui a pu bénéficier de l’aide maximale. C’est une excellente opportunité pour les personnes ayant des besoins spécifiques de mobilité. »
Une aide précieuse, mais des infrastructures insuffisantes
Si l’aide de l’État est une initiative appréciée, elle ne suffit pas à lever tous les obstacles à l’utilisation quotidienne du vélo. Christophe souligne les avantages économiques et écologiques de ces modèles :
« Les bons vélos cargo ou longtail représentent un investissement important à l’achat, mais à long terme, ils permettent de réaliser des économies substantielles sur les frais liés à une voiture : carburant, entretien, stationnement. Sans oublier les bienfaits pour la santé, car ils encouragent l’activité physique, contrairement à la voiture. »
Toutefois, il pointe un problème majeur : le manque d’infrastructures cyclables dans certaines communes du Var.
« Des villes comme Bandol et Sanary sont très en retard sur le développement des pistes cyclables. Pire encore, certaines communes comme celles de la Sainte-Baume n’apportent aucune aide locale, contrairement à d’autres qui complètent les subventions de l’État. »
Les familles, principales concernées
Selon Christophe, les familles représentent la majorité des acheteurs de vélos cargo et longtail. Toutefois, leur principal frein à l’achat reste la sécurité sur les routes. Il regrette que, malgré les investissements de l’État pour favoriser la mobilité douce, certaines municipalités ne suivent pas le mouvement :
« Les élus locaux n’ont encore rien fait pour répondre à la forte demande des citoyens. Sans pistes cyclables sécurisées, beaucoup de familles hésitent encore à franchir le pas. C’est dommage, car il y a une vraie volonté de changement. »
L’extension des aides jusqu’en 2027 est donc une excellente nouvelle pour celles et ceux qui souhaitent adopter un mode de transport plus écologique et économique. Reste à savoir si les collectivités locales suivront cette dynamique en développant des infrastructures adaptées à ces nouveaux usages.