L’ostreopsis, une microalgue toxique originaire des tropiques, connaît une prolifération annuelle le long des côtes de la Méditerranée au début de l’été.

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Ostreopsis, une micro algue – CREDIT : Wikimedia commons

Cette microalgue peut causer des irritations et de la toux chez l’humain lorsqu’il entre en contact avec elle ou ses embruns. Selon le directeur du Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, Rodolphe Lemée, la concentration d’ostreopsis est habituelle sur la façade méditerranéenne depuis les années 2000.

L’ostreopsis prolifère particulièrement sur la Côte d’Azur, atteignant son pic entre juin et juillet, phénomène connu sous le nom de « bloom ». Rodolphe Lemée explique que cette microalgue unicellulaire est invisible à l’œil nu, mais peut être observée au microscope. Contrairement à la plupart des microalgues qui évoluent dans la masse d’eau, l’ostreopsis se trouve principalement sur les rochers et les macroalgues visibles.

L’ostreopsis représente un problème de santé publique en Méditerranée depuis une vingtaine d’années. Des épisodes de contamination massive ont été enregistrés en Espagne, en Italie et en Algérie, entraînant des irritations de l’œil, de la peau et de la toux chez les personnes exposées. Bien que la plupart des symptômes disparaissent en une journée ou deux, l’afflux de personnes présentant ces troubles peut engorger les services d’urgence, comme cela s’est produit en Italie.

Les personnes sensibles, les jeunes et les personnes âgées peuvent développer des problèmes respiratoires en raison de l’exposition à l’ostreopsis. Les risques liés à une exposition prolongée et répétée à cette microalgue restent encore inconnus.

Il est possible d’être intoxiqué par l’ostreopsis même sans entrer directement en contact avec elle. Lorsque cette microalgue forme des agrégats bruns visibles, appelés « fleurs d’eau », le vent peut créer un effet d’aérosol qui contamine les personnes sur la plage, à domicile ou dans des restaurants en bord de mer. Certains peuvent également ressentir un goût métallique dans la bouche à proximité de ces microalgues, bien que cela ne soit pas le cas pour tout le monde.

Les observations récentes à Villefranche-sur-Mer montrent la présence d’ostreopsis depuis la semaine dernière. Cette année, bien que le printemps ait été moins chaud qu’en 2022, le bloom de ces microalgues devrait se produire plus tôt. Il débutera probablement la semaine prochaine et durera de dix à quinze jours avant de diminuer puis de disparaître.

Marcel, un baigneur : « La prolifération de l’ostreopsis sur les plages me préoccupe en tant que baigneur. Les irritations et la toux liées à cette microalgue toxique me rendent hésitant à me baigner. Les autorités locales doivent informer et sensibiliser le public à ce risque. Il est crucial de prendre des mesures pour protéger notre écosystème marin. Dans l’attente de mes prochaines sorties à la plage, je resterai vigilant et attentif aux mises à jour des autorités locales concernant la présence d’ostreopsis. La santé et la sécurité des baigneurs doivent être une priorité absolue, et je suis convaincu que des efforts concertés peuvent être déployés pour minimiser les risques et préserver notre plaisir de profiter des magnifiques plages de la Côte d’Azur. »