La militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), Mariam Abou Daqqa, a été informée ce lundi 16 octobre qu’elle serait assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône suite à un arrêté d’expulsion émis par le ministère de l’Intérieur.

Mariam Abou Daqqa

Mariam Abou Daqqa – CREDIT : Wikimédia Commons

Cependant, cet arrêté ne peut être exécuté immédiatement.

Le ministère de l’Intérieur justifie sa décision en invoquant “la menace qu’elle représente pour l’ordre public dans le contexte de vives tensions” liées au conflit entre Israël et le Hamas déclenché après une attaque sanglante contre le territoire israélien par le mouvement islamiste palestinien. L’arrêté, daté de dimanche, a été notifié à Mariam Abou Daqqa ce lundi, et l’AFP a obtenu une copie de celui-ci.

L’arrêté d’expulsion n’est pas immédiatement applicable car des préparatifs matériels doivent être pris en compte, notamment en ce qui concerne le “document de voyage” actuellement en possession de Mariam Abou Daqqa.

En conséquence, elle est assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône pour une période de 45 jours, jusqu’à la fin de novembre. Pendant cette période, elle est tenue de “se maintenir dans les locaux où elle réside à Marseille de 22h à 7h du matin” et de se présenter tous les jours à 12h30 au commissariat du centre-ville, comme le précise l’arrêté.

Mariam Abou Daqqa avait obtenu début août un visa de 50 jours auprès des services consulaires français à Jérusalem pour se rendre en France. Son séjour en France était destiné à sa participation à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien.

Le 9 octobre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait décidé d’interdire la venue de Mariam Abou Daqqa à l’Assemblée, où elle avait été invitée pour intervenir dans le cadre de la projection d’un documentaire intitulé “Yallah Gaza”. La députée Ersilia Soudais (LFI) avait souligné qu’elle avait invité Mariam Abou Daqqa en raison de son militantisme féministe.

La participation de Mariam Abou Daqqa à une conférence à l’Université Lyon-II avait également suscité une polémique. Ces derniers jours, elle était dans la région de Marseille, où elle avait été invitée à un colloque sur “30 ans après les accords d’Oslo, où en sommes-nous?”.

Un rassemblement prévu en sa présence à Martigues (Bouches-du-Rhône) avait été interdit par la préfecture de police. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, plus de 1400 personnes, principalement des civils, ont été tuées en Israël. Les représailles israéliennes sur la bande de Gaza ont fait au moins 2750 morts, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.