Malgré l’interdiction de la circulation inter-files dès janvier 2025, beaucoup de motards varois prévoient de continuer à pratiquer ce qui reste pour eux un atout majeur des deux-roues.
Circulation inter-files motards et scooters du Var, une interdiction en 2025 – CREDIT : Var Actu
Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, la circulation inter-files, pratique bien ancrée chez les usagers de deux et trois roues motorisées, ne sera plus autorisée. Cette décision, conséquence de la fin d’une expérimentation lancée en 2016, suscite des réactions contrastées dans le Var, où de nombreux motards et scootéristes affirment qu’ils continueront à pratiquer cette méthode, malgré les sanctions annoncées.
Un avantage indéniable des deux-roues : gagner du temps
Pour beaucoup, la circulation inter-files est plus qu’une simple habitude, c’est un avantage clé de rouler à moto ou en scooter. « Si on ne peut plus éviter les bouchons, quel est l’intérêt d’un deux-roues ? », s’interroge Nicolas, motard à Toulon. « Je roule tous les jours pour aller travailler. Si je dois rester coincé dans le trafic comme les voitures, ça va prendre deux fois plus de temps. »
Sophie, scootériste à La Seyne-sur-Mer, partage cet avis : « Franchement, je vais continuer. C’est l’un des gros avantages du scooter : se faufiler et ne pas perdre de temps. Je fais attention aux autres conducteurs, donc où est le problème ? »
Une interdiction difficilement respectée ?
L’amende de 135 euros et le retrait de trois points n’effraient pas tout le monde. Beaucoup estiment que cette interdiction sera difficile à appliquer sur le terrain. « La police ne peut pas être partout. Tant que je fais ça en sécurité, je ne vois pas pourquoi j’arrêterais », nous dit Éric, scootériste à Hyères. « Les embouteillages dans le Var sur l’A57, c’est l’enfer. On ne va pas rester bloqués juste pour obéir à une règle absurde. »
Des habitudes bien ancrées
Certains usagers vont plus loin en affirmant que la circulation inter-files fait partie intégrante de la manière de rouler à deux-roues. « On nous a habitués à ça pendant des années. Maintenant, on voudrait qu’on désapprenne ? C’est irréaliste », déplore Marc, conducteur de trois-roues à La Garde.
Même les débutants, comme Amélie de Six-Fours, récemment convertie au scooter, ne comprennent pas cette interdiction : « J’ai appris à rouler en inter-files. C’est ce qui rend la moto pratique en ville et sur les routes encombrées. »
Un sentiment d’injustice partagé
Cette décision alimente également le sentiment que les motards sont dans le viseur des autorités, notamment après l’instauration récente du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues. « À croire qu’on cherche à nous décourager de rouler en moto », ironise Pierre, membre d’un club de motards du Var. « Si ce n’est pas l’inter-files, ce sera autre chose. »
Vers un retour au bon sens ?
Face aux critiques, certains plaident pour une régulation plutôt qu’une interdiction totale. « On pourrait limiter l’inter-files aux routes larges et bien éclairées, avec une vitesse adaptée. Mais interdire complètement, c’est stupide », estime Julien, motard varois de longue date.
