La 39e campagne des Restos du Cœur est marquée par une inflation croissante et un durcissement des conditions d’admission, mettant en évidence la précarité grandissante en France.
39e campagne des Restos du Cœur – CREDIT : Wikimédia Commons
La 39e campagne d’hiver des Restos du Cœur, lancée ce mardi, se déroule dans un contexte économique difficile marqué par une inflation croissante. L’association, fondée par Coluche en 1985, fait face à des défis sans précédent, avec un budget pour les achats alimentaires ayant doublé en raison de la hausse des prix.
Des conditions d’admission plus strictes
Face à l’afflux de demandes d’aide alimentaire, les Restos du Cœur ont été contraints de durcir les conditions d’admission et de réduire le nombre de repas distribués. Cette décision difficile reflète la réalité économique actuelle où l’inflation impacte de plus en plus de citoyens français.
Une hausse des prix alarmante
L’inflation, qui a atteint 4% en octobre, est particulièrement marquée dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation, avec des augmentations respectives de 5,2% et 7,8%. Cette situation exerce une pression supplémentaire sur les budgets des ménages les plus vulnérables et, par extension, sur les ressources des Restos du Cœur.
Incertitudes sur l’accueil des bénéficiaires
L’association est actuellement en train de recevoir les demandes d’inscription pour la nouvelle campagne. Les prévisions ne sont pas rassurantes, car entre 5 et 10% des bénéficiaires de l’hiver dernier se voient refuser l’aide cette année. De plus, de nombreuses nouvelles personnes éligibles s’inscrivent, accentuant la pression sur les capacités de l’association.
Une diversité croissante des bénéficiaires
La demande d’aide alimentaire concerne une large gamme de profils, incluant des mères célibataires, des retraités, des salariés peu rémunérés et des étudiants. La majorité des ménages aidés vivent avec moins de 550 euros par mois. Pour la première fois, les Restos du Cœur ont dû abaisser le seuil de revenu donnant droit à l’aide alimentaire.
Des dons insuffisants face aux besoins
Malgré un appel à la générosité lancé en septembre, qui a permis de collecter des fonds importants, y compris une subvention gouvernementale de 10 millions d’euros et une donation de 10 millions d’euros de la famille Arnault, les inquiétudes demeurent. Les Restos du Cœur dépendent fortement des dons reçus en fin d’année, une période qui reste incertaine quant à la capacité des Français à soutenir l’association.
Appel à un plan d’urgence alimentaire
Dans ce contexte, les Restos du Cœur appellent le gouvernement à mettre en place un plan d’urgence alimentaire, augmentant le budget alloué aux associations d’aide alimentaire à 200 millions d’euros, contre environ 150 millions actuellement.