Menace russe : Emmanuel Macron alerte sur un danger permanent, mais les Français restent divisés entre crainte et scepticisme.

Guerre hybride – CREDIT : Var actu
Depuis trois ans, la question d’une menace russe sur la France divise profondément l’opinion publique. D’un côté, certains citoyens, influencés par une large couverture médiatique pro-ukrainienne dès le début du conflit, estiment qu’une invasion russe sur le territoire français est une possibilité réelle. De l’autre, une partie de la population reste sceptique, arguant de l’absence d’intérêt stratégique pour Moscou et de la force de dissuasion nucléaire française.
Une menace relayée par les médias et le pouvoir
Dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine en 2022, de nombreux médias français ont affiché un soutien explicite à Kiev, renforçant l’idée d’une menace russe grandissante. Cet angle éditorial a contribué à ancrer, chez certains Français, une crainte persistante de voir la guerre s’étendre jusqu’à la France.
Dans cette logique, le président Emmanuel Macron a récemment réaffirmé l’existence d’un danger imminent. Lors de son intervention du 5 mars 2025, il a déclaré que « la Russie teste nos limites dans les airs, en mer, dans l’espace et derrière nos écrans ». Une affirmation qui alimente les débats, certains s’interrogeant sur la pertinence d’une telle déclaration dans le contexte actuel.
Une perception différente selon les citoyens
En effet, d’autres Français ne perçoivent pas la Russie comme une menace directe pour la France. Si ces derniers admettent que les pays baltes ou d’autres États frontaliers de la Russie pourraient être vulnérables, ils estiment que la France bénéficie de protections stratégiques solides, notamment sa force nucléaire.
Selon un spécialiste varois, cette divergence d’opinion s’explique aussi par le fait que la guerre moderne ne se limite plus au champ de bataille traditionnel. « Grâce à sa guerre hybride et ses hackers, la Russie touche peut-être directement le cœur du pouvoir, voire même le président Macron lui-même, qui pourrait être cyberharcelé ou menacé », analyse-t-il. Il ajoute : « Subissant quotidiennement ces menaces, le président veut les diffuser aux Français. Nous rentrons ici dans toutes les conséquences psychologiques déclenchées par une surréaction du politique touché dans son quotidien ».
Un décalage entre les élites et la population
Ce contexte met en lumière un possible décalage entre la classe politique et les préoccupations des citoyens. Avant même l’intervention d’Emmanuel Macron, les sondages montraient que les Français étaient surtout préoccupés par l’insécurité intérieure et la précarité économique, bien plus que par une menace militaire extérieure.
Ainsi, la question de la menace russe reste sujette à débat. Si le président de la République alerte sur un danger permanent, une partie des Français demeure sceptique face à cette vision et s’inquiète davantage des problématiques du quotidien.