Châteaudouble, au nord de Draguignan, est réputée pour ses falaises qui dominent les gorges de la Nartuby, un terrain de jeu prisé pour l’escalade.

Châteaudouble escalade

Châteaudouble escalade – CREDIT : Wikimédia Commons

Châteaudouble, charmante commune varoise située au nord de Draguignan, est réputée pour ses falaises qui dominent les gorges de la Nartuby, un terrain de jeu prisé des grimpeurs. Cependant, une décision récente du maire, Georges Rouvier, risque de bouleverser la communauté des alpinistes. Par l’arrêté municipal n°2023-42, l’escalade sur le territoire de la commune est temporairement interdite. Mais qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?

La réponse se trouve dans le déconventionnement de la falaise par la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) le 8 octobre 2022. Cette résiliation de la convention d’autorisation d’usage des falaises, qui comptaient plusieurs voies d’escalade, a soulevé des préoccupations majeures concernant la responsabilité et l’assurance en cas d’accident.

Le maire, conscient des risques, craint que la commune ou lui-même ne soient tenus pour responsables en cas d’incident. Cette inquiétude n’est pas infondée. En effet, un accident survenu en avril 2010 dans la commune de Vingrau a laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective. Un grimpeur a été gravement blessé après qu’un bloc de roche se soit détaché, l’entraînant dans une chute de 12 mètres. Suite à cet accident, une convalescence de quatre ans a été nécessaire pour la victime. La FFME et son assureur de l’époque ont été condamnés à verser un dédommagement de plus d’un million d’euros.

Ce jugement, rendu par le tribunal de grande instance de Toulouse, a eu un impact considérable sur les communes et leurs élus en charge des activités sportives en plein air. L’Association Nationale des Elus en charge du Sport (ANDES) a relayé et commenté cette décision, soulignant son impact sur le « milieu » des sports de nature.

Face à cette situation, la réaction de la FFME ne s’est pas fait attendre. Alain Righi, président du Comité territorial du Var, a déclaré que la fédération envisage de contester l’arrêté municipal pris par Georges Rouvier.

Cette affaire met en lumière la tension entre la promotion des activités sportives en plein air et la nécessité de garantir la sécurité des participants. Elle soulève également des questions cruciales sur la responsabilité des communes et des fédérations sportives face aux risques inhérents à ces activités. Alors que les grimpeurs attendent avec impatience une résolution, la question demeure : comment concilier passion pour l’escalade et sécurité pour tous ?