Inquiétudes chez les médecins face à un décret imposant de justifier certaines prescriptions pour remboursement, menaçant le secret médical.
médecins décret – CREDIT : Pixabay
Un nouveau décret, entré discrètement en vigueur le 31 octobre, suscite de vives inquiétudes parmi les médecins. Ce texte impose désormais aux praticiens de fournir des précisions sur certaines prescriptions pour que les patients puissent être remboursés par l’Assurance maladie. Bien que le décret soit passé relativement inaperçu, les professionnels de santé, notamment dans le Var, s’interrogent sur ses répercussions, notamment pour le respect du secret médical.
Un décret aux implications majeures
Le décret, issu de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, exige que les médecins ajoutent sur l’ordonnance des détails justifiant la prescription de certains médicaments. Ces informations devront indiquer que la prescription respecte les indications de la Haute Autorité de santé (HAS). La liste des médicaments concernés n’a pas encore été publiée, mais les médecins devront expliquer en détail les circonstances et les indications justifiant la prescription pour éviter un refus de remboursement. Si les conditions requises ne sont pas remplies, le patient ne pourra pas obtenir de remboursement pour les produits prescrits.
Des médecins varois inquiets pour le secret médical
Plusieurs médecins du Var s’inquiètent de l’impact de ce décret sur la confidentialité des soins. En effet, bien que seuls les services de contrôle médical de l’Assurance maladie puissent accéder à ces informations, les praticiens redoutent que cette mesure compromette le secret médical. Selon un généraliste de Toulon, « cette mesure oblige les médecins à justifier des choix thérapeutiques qui sont normalement protégés par le secret médical. Les patients pourraient perdre confiance s’ils savent que leurs ordonnances doivent être justifiées auprès d’un organisme extérieur ».
Une surcharge administrative pour les praticiens
Outre les préoccupations liées à la confidentialité, les médecins pointent également la charge administrative que représente ce décret. « Nous allons devoir consacrer du temps à remplir des documents supplémentaires pour chaque prescription, ce qui va encore allonger nos journées déjà bien remplies », explique un praticien de La Seyne-sur-Mer. Cette complexité administrative pourrait affecter le rythme de travail des médecins et retarder la délivrance des médicaments aux patients.
Vers un ajustement du décret ?
Face aux réactions du corps médical, certaines voix s’élèvent pour demander une révision du décret, ou du moins un encadrement strict afin de garantir la protection du secret médical. D’ici là, les médecins devront s’adapter à cette nouvelle réglementation, tout en restant vigilants quant à l’impact sur leurs pratiques quotidiennes et la relation de confiance avec leurs patients.