Les habitants du lotissement Les Floralies et M. JUMEL à Fréjus créent une page Facebook pour mobiliser et sensibiliser autour des inondations répétées.
Les Floralies et M Jumel à Fréjus – CREDIT : Facebook Plainte Collective FREJUS/Floralies
À Fréjus, le lotissement Les Floralies et M Jumel Christophe ont une fois de plus subi de violentes inondations le dimanche 27 octobre, marquant un énième sinistre pour certaines familles (7 à 10 inondations depuis 2006 suivant les habitations) . En quelques heures, l’eau a envahi plusieurs maisons, montant jusqu’à 1,50 mètre, ruinant mobilier et biens personnels.
Deux ruisseaux privés, un problème public
L’origine des inondations est attribuée au débordement des deux ruisseaux privés qui traversent le lotissement et la parcelle privé de M Jumel, et sert de déversoir pour les eaux pluviales. Depuis 2006, ces ruisseaux supportent le drainage des eaux venant de toute la commune, aggravant les inondations lors des épisodes méditerranéens intenses. Patricia Chemam, représentante des habitants et présidente de l’association des propriétaires, souligne que « cela fait des années que nous demandons des solutions concrètes aux élus, mais malgré des visites, rien ne change. » Tous les résidents sont en accord avec ces propos.
Pour lutter contre cette situation, les habitants ont engagé une procédure en justice depuis février et ont mandaté un huissier pour constater les dégâts. Le constat est accablant : 52 maisons sont menacées par les inondations, et 32 d’entre elles ont été sévèrement touchées, avec des niveaux d’eau supérieurs à un mètre.
Une situation qui s’aggrave depuis 2011
Les inondations aux Floralies et chez M Jumel sont devenues un fléau récurrent, engendrant un stress permanent pour les familles. En effet, lors des dernières inondations, des habitants ont eu très peur. Parmi les victimes, deux personnes en fauteuil roulant ont perdu leur matériel indispensable à leur autonomie, aggravant leur vulnérabilité. Un habitant de 80 ans a vécu un moment d’effroi lorsque l’eau est montée jusqu’à sa poitrine, le laissant dans une situation extrêmement périlleuse. L’association commune des résidents appelle depuis longtemps à des travaux d’aménagement pour contenir les eaux en amont, mais les financements promis par les communes de Fréjus et Saint-Raphaël n’ont jamais été alloués. La situation a empiré au fil des années, malgré le classement de la zone en rouge inondation. Des promesses de travaux en 2019 n’ont pas été tenues, et les habitants subissent aujourd’hui des risques accrus.
Une plateforme pour témoigner et partager
Pour faire entendre leur voix et sensibiliser le public à la situation critique des inondations récurrentes au lotissement Les Floralies ainsi que chez M Jumel ont récemment créé une page Facebook dédiée, le 3 novembre 2024. Cette initiative vise à mobiliser un large soutien autour de leur cause, à documenter les événements et à partager les avancées de leurs démarches auprès des autorités : « Nous avons besoin de visibilité pour avoir de l’aide » explique Patricia.
Une mobilisation déterminée et un appel aux élus
Face à cette impasse, les résidents organisent une manifestation pacifique le 16 novembre de 10h à 12h devant le lotissement, soutenus par leur avocat et un huissier. Ils invitent les autorités locales – mairie, préfecture, département – à venir constater les conséquences de cette situation. Pour intensifier leur mobilisation, les habitants concernés de ce quartier ont installé depuis une semaine des grandes banderoles affichant le message déterminé : « Nous ne lâcherons rien ». Ces inondations répétées sont pour eux « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » et marquent le point de non-retour. La page Facebook, combinée à cette signalisation visible, est une manière d’affirmer leur détermination et d’attirer l’attention des élus, du public et des médias sur leur situation insoutenable. Face à l’inaction et au manque de solutions concrètes, les résidents comptent bien montrer qu’ils n’abandonneront pas leur combat pour une vie digne et sécurisée.
Pour tous les résidents, le quartier est devenu un piège dont ils ne peuvent plus sortir, leur patrimoine immobilier ayant perdu toute valeur en raison des risques. Loin de se décourager, ils veulent rendre cette crise visible, en attendant que les responsables prennent leurs responsabilités.