La censure de la Loi de finances 2025 pourrait entraîner un gel du barème de l’impôt, avec une hausse des taxes pour des millions de foyers.

Hausse des impôts en 2025

Hausse des impôts en 2025 – CREDIT : Var Actu

La censure gouvernementale du 4 décembre a mis à mal la Loi de finances 2025, semant incertitudes et inquiétudes parmi les contribuables français. Parmi les conséquences envisagées, le gel du barème de l’impôt sur le revenu pourrait entraîner une hausse pour de nombreux foyers. Retour sur une situation complexe et ses impacts potentiels sur vos finances.

Le gel du barème, une menace pour les contribuables

L’absence d’adoption de la Loi de finances 2025 a créé un vide juridique préoccupant. Si aucun nouveau budget n’est validé, le gouvernement pourrait reconduire celui de 2024. Toutefois, cette solution implique un gel du barème de l’impôt sur le revenu, un mécanisme qui, chaque année, permet d’ajuster les seuils d’imposition à l’inflation.

Sans indexation, des millions de foyers verront leur impôt augmenter mécaniquement. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a déclaré que cette absence d’ajustement pourrait ajouter 380 000 nouveaux foyers à la liste des contribuables soumis à l’impôt sur le revenu. Pire encore, 17 millions de foyers fiscaux pourraient constater une hausse de leur facture fiscale.

Pourquoi l’indexation est-elle essentielle ?

Le barème progressif de l’impôt sur le revenu repose sur l’indexation pour éviter que les augmentations nominales de revenus liées à l’inflation ne pénalisent les contribuables. Ce mécanisme corrige les effets de la hausse des prix, permettant aux Français de ne pas être imposés davantage simplement parce que leurs revenus suivent l’inflation.

En 2024, cette indexation a été fixée à 2 %, ajustant les seuils d’imposition pour préserver le pouvoir d’achat des contribuables. Si elle est suspendue en 2025, les revenus nominaux plus élevés pourraient propulser certains foyers dans une tranche d’imposition supérieure, entraînant une augmentation de leur impôt à payer.

Les impacts concrets pour les foyers français

Selon des calculs actualisés, les conséquences d’un gel du barème varient sensiblement selon les revenus des contribuables, mettant en lumière les écarts potentiels :

  • Un salarié gagnant 1 450 euros par mois ne sera pas immédiatement concerné. Avec ces revenus, son impôt sur le revenu restera nul, qu’il y ait indexation ou gel du barème.
  • Un contribuable touchant 2 100 euros par mois verrait son impôt augmenter d’environ 56 euros. Sans gel du barème, il aurait payé environ 810 euros, mais avec un barème gelé, son impôt s’élèvera à 866 euros.
  • Un salarié percevant 3 000 euros par mois subirait une hausse plus importante. Son impôt, calculé avec indexation, serait de 3 020 euros, mais atteindrait 3 170 euros en cas de gel, soit une augmentation d’environ 150 euros.

Ces exemples montrent que les foyers aux revenus modestes ou moyens seraient peu ou pas affectés, tandis que les contribuables ayant des revenus situés dans les tranches supérieures pourraient supporter une hausse significative. Ce constat souligne la nécessité d’une indexation pour éviter une pression fiscale accrue sur ces foyers.

Que faire pour anticiper ?

Face à cette situation, les contribuables peuvent adopter quelques réflexes pour limiter l’impact d’une éventuelle hausse :

  1. Simuler son impôt : Utilisez des outils en ligne pour estimer l’effet d’un gel du barème sur votre situation fiscale.
  2. Optimiser vos déclarations : Étudiez les déductions fiscales et crédits d’impôt auxquels vous pourriez avoir droit.
  3. Anticiper des versements d’épargne : Investissez dans des produits défiscalisés comme le PER ou les dons aux associations pour réduire votre base imposable.

Une situation à surveiller de près

L’incertitude autour de la Loi de finances 2025 et du gel du barème rend la situation complexe. Pour l’heure, les contribuables doivent rester vigilants et se tenir informés des évolutions budgétaires, tout en adoptant des stratégies pour limiter les impacts éventuels sur leur fiscalité.