La fonction publique se mobilise pour défendre ses droits malgré une crise politique inédite, avec une journée de grève nationale.

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Grève nationale dans la fonction publique – CREDIT : VarActu

Ce jeudi 5 décembre 2024, la France est marquée par une importante journée de grève et de mobilisation à l’appel des syndicats de la fonction publique. Dans un contexte politique déjà tendu, cette mobilisation intervient au lendemain de la chute du gouvernement Michel Barnier, renversé par une motion de censure votée par la gauche et le Rassemblement National.

Une mobilisation nationale dans un climat de crise

Des dizaines de rassemblements sont prévus dans tout le pays, reflétant l’ampleur des revendications. Si le secteur de l’éducation figure parmi les plus touchés, avec de nombreuses écoles perturbées, les transports et d’autres services publics seront également impactés. Cette journée d’action s’inscrit dans une série de mobilisations sociales qui ont secoué la France ces dernières semaines, après celles des cheminots et des agriculteurs.

Les syndicats dénoncent un plan gouvernemental annoncé fin octobre visant à lutter contre l’absentéisme des fonctionnaires, un projet perçu comme une attaque directe contre leurs conditions de travail. Ce plan, qui devait permettre de réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies, a été suspendu après la chute du gouvernement, mais il demeure une source de mécontentement parmi les agents publics.

Pourquoi maintenir la grève malgré la chute du gouvernement ?

La chute du gouvernement Barnier ne met pas fin aux inquiétudes des syndicats. En l’absence d’un exécutif stable, les mesures contestées ne sont pas formellement abandonnées, et les fonctionnaires souhaitent obtenir des garanties claires. De plus, cette mobilisation vise à mettre en lumière la détérioration des conditions de travail et de rémunération dans la fonction publique, un problème récurrent que les syndicats estiment insuffisamment pris en compte.

Les syndicats espèrent aussi profiter de l’instabilité politique pour renforcer leur poids dans les négociations à venir. La démission du gouvernement ouvre une période d’incertitudes, mais pourrait également permettre de remettre certaines revendications sur la table. Pour les manifestants, il s’agit donc de maintenir la pression.

Un test pour les syndicats et l’exécutif

Cette journée de mobilisation constitue un défi majeur pour les syndicats, qui doivent convaincre leurs bases de continuer à se mobiliser dans un climat politique inédit. Pour le pouvoir, même démissionnaire, c’est un signal clair : le mécontentement social reste une menace sérieuse, et la gestion de la fonction publique figure au cœur des préoccupations nationales.

Les prochaines semaines seront décisives pour mesurer l’impact de cette mobilisation sur les décisions politiques à venir, dans un contexte où la recomposition de l’exécutif est encore floue.