Face à la loi Garot sur l’installation des médecins, une large mobilisation secoue la profession ce 28 avril avec la fermeture de nombreux cabinets.
Grève médecins 28 avril 2025 – CREDIT : Pixabay
Un mouvement de grève exceptionnel dans les cabinets médicaux
Ce lundi 28 avril 2025, de nombreux cabinets médicaux à travers la France, dont dans le Var, resteront fermés. À l’appel de plusieurs syndicats de médecins généralistes, une journée de grève a été décrétée pour protester contre le projet de loi Garot, qui remet en question leur liberté d’installation. Cette mobilisation, rare chez les praticiens libéraux, est suivie d’une journée de manifestations prévues pour mardi 29 avril.
Adopté le 2 avril dernier à l’Assemblée nationale, le projet de loi Garot vise à encadrer l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux. Une démarche qui heurte de plein fouet la tradition de liberté d’exercice revendiquée par la profession, explique Actu.fr en citant l’AFP.
Une remise en cause de la liberté d’installation
Au cœur de la colère des médecins figure la volonté de l’État de réguler leur répartition géographique. Selon François Bayrou, Premier ministre, les déserts médicaux constituent « le symptôme le plus grave de la fracture territoriale ». En 2024, six millions de Français étaient dépourvus de médecin traitant, une situation jugée alarmante par les autorités publiques.
Cependant, les professionnels de santé estiment que restreindre la liberté d’installation est une réponse inadaptée à la crise. Ils dénoncent une solution qui pourrait démotiver davantage les jeunes médecins à s’installer en libéral, alors que la profession connaît déjà un manque criant de vocations.
Une alternative proposée mais peu convaincante
Face à la fronde montante, François Bayrou a proposé une alternative : obliger les médecins à consacrer jusqu’à deux jours par mois aux consultations dans les zones prioritaires, avec en échange des compensations financières. Une mesure qui viserait à orienter près de 30 millions de consultations vers des territoires en souffrance. Les médecins réfractaires pourraient être pénalisés, précise une source gouvernementale.
Néanmoins, cette proposition n’a pas apaisé la colère des médecins. Les syndicats ont maintenu leur appel à la grève et aux manifestations, considérant que la loi Garot, même amendée, constitue une atteinte majeure à leur liberté professionnelle.