Face à la crise, GiFi mise sur un plan de relance ambitieux. Les Varois seront-ils au rendez-vous pour soutenir leur enseigne discount de proximité ?

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Un magasin GiFi – PHOTO : Wikimedia commons

GiFi, spécialiste du discount, traverse une crise profonde qui met en péril son avenir. Entre restructuration, dettes colossales et concurrence accrue, la célèbre enseigne cherche à rebondir. Mais les Varois répondront-ils toujours présents ?

Une dette écrasante effacée, mais à quel prix ?

Pour éviter la faillite, les créanciers de GiFi ont accepté un effacement historique de 470 millions d’euros de dettes. En contrepartie, Philippe Ginestet, fondateur emblématique de l’enseigne, s’engage à injecter 270 millions d’euros via sa holding GPG et à céder certains actifs, comme l’hôtel de prestige Le Stelsia. Ce plan de relance s’accompagne également d’une restructuration interne, avec la nomination de Philippe de Castelnau à la direction opérationnelle, tandis que Ginestet conserve la présidence du conseil de surveillance.

Une enseigne en perte de vitesse

Malgré ses 6 500 employés et ses 600 magasins, GiFi peine à rivaliser avec des concurrents comme Action. En 2023, l’enseigne a enregistré une baisse de 13 % de son chiffre d’affaires, forçant l’entreprise à envisager un redressement judiciaire si les performances ne s’améliorent pas. Une situation qui inquiète les salariés, notamment ceux du siège social, où les départs volontaires se multiplient dans un climat d’incertitude.

La déception des clients varois

Si l’avenir de GiFi dépend des consommateurs, certains Varois expriment leur mécontentement. Cédric, habitant de Hyères, critique une hausse des prix : « GiFi était connu pour ses petits prix, mais aujourd’hui, c’est presque aussi cher que les grandes enseignes. Action propose bien mieux pour moins cher. » Pour Corinne, de La Seyne-sur-Mer, c’est la politique commerciale qui est en cause : « Ils ne remboursent jamais, on n’a droit qu’à des avoirs. C’est très frustrant, surtout quand on achète un produit défectueux. » Ces insatisfactions ajoutent à la difficulté de l’enseigne à regagner la confiance de sa clientèle.

Des défis multiples pour un redressement

Outre une logistique désorganisée suite à l’échec de l’intégration d’un nouveau logiciel de gestion, la structure immobilière du groupe freine toute tentative de reprise. Philippe Ginestet détient personnellement la propriété de nombreux magasins, ce qui génère des loyers équivalant à la masse salariale. Une situation qui complique l’arrivée d’éventuels repreneurs.

Quel avenir pour GiFi dans le Var ?

Pour les consommateurs varois, GiFi reste une enseigne de proximité appréciée pour son offre variée à petit prix. Pourtant, la crise pourrait se faire ressentir localement si un plan social venait à être annoncé ou si des fermetures de magasins s’imposaient.