François Raynouard, avocat, homme politique, dramaturge et philologue, a marqué son époque par son engagement et ses travaux novateurs sur les langues romanes.

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François Raynouard – CREDIT :  Wikimedia Commons

François Just Marie Raynouard, né le 18 septembre 1761 à Brignoles dans le Var, s’est distingué en tant qu’avocat, homme politique, dramaturge et philologue français. Son parcours reflète l’engagement intellectuel et politique de son époque.

Débuts professionnels et engagement politique

Après des études au petit séminaire d’Aix-en-Provence et à la faculté de droit de la même ville, Raynouard devient avocat au barreau de Draguignan. En 1791, il est élu député suppléant à l’Assemblée législative, représentant le département du Var. Ses sympathies girondines le conduisent à être emprisonné à la prison de l’Abbaye sous la Terreur. Durant sa détention, il écrit la tragédie « Caton d’Utique » (1794), inspirée des événements politiques contemporains. Libéré après le 9 thermidor, il retourne à Brignoles pour reprendre sa profession d’avocat.

Carrière littéraire et académique

Le succès de sa tragédie « Les Templiers » en 1805 le propulse sur la scène littéraire française. Cette œuvre est saluée pour sa profondeur historique et dramatique. En reconnaissance de ses contributions, Raynouard est élu à l’Académie française en 1807, où il occupe le fauteuil 20. Il devient secrétaire perpétuel de cette institution en 1817, poste qu’il occupe jusqu’en 1826. Parallèlement, il est élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1816.

Contributions à la philologie romane

Au-delà de ses œuvres dramatiques, Raynouard se consacre à l’étude des langues romanes, en particulier de la langue d’oc et des troubadours. Ses recherches aboutissent à la publication de plusieurs ouvrages majeurs, dont le « Choix des poésies originales des troubadours » (1816-1821) et la « Grammaire comparée des langues de l’Europe latine » (1821). Ces travaux jettent les bases de la philologie romane moderne et contribuent à la redécouverte de la littérature médiévale occitane.

Fin de vie et héritage

François Raynouard décède le 27 octobre 1836 à Passy, aujourd’hui intégré à Paris. Il est inhumé au cimetière de Passy. Son héritage perdure à travers ses contributions significatives à la littérature, à l’histoire et à la linguistique française.

Figure emblématique de son temps, Raynouard incarne l’esprit éclairé de la France post-révolutionnaire, alliant engagement politique, création littéraire et passion pour les langues et cultures anciennes.