La résidence autonomie du Roy d’Espagne à Marseille, ouverte depuis 1968, doit fermer ses portes, forçant ses résidents à déménager avant le 30 juin.
maison de retraite du Roy d’Espagne Marseille- CREDIT : Pixabay
La résidence autonomie du Roy d’Espagne, située dans le 8e arrondissement de Marseille, est confrontée à une fermeture définitive. Inaugurée en 1968 et dotée de 75 lits, la résidence a récemment vu le nombre de ses occupants chuter drastiquement, passant de 55 résidents en janvier à seulement 12 en mai. Cette décroissance survient dans un contexte où le propriétaire, le groupe Entraide, a annoncé en janvier la vente de l’établissement au promoteur immobilier Sifer.
Les résidents ont été informés par lettre recommandée de la nécessité de trouver un nouveau logement avant le 30 juin, suite à la cessation totale d’activité prévue. Initialement, il leur avait été assuré qu’ils disposeraient de tout le temps nécessaire pour se reloger confortablement, promesse qui s’est finalement traduite par une période de six mois accordée pour évacuer les lieux.
La situation s’aggrave avec la révélation d’allégations d’« enfermement arbitraire » de résidents durant des périodes non confinées de la pandémie de Covid-19, selon des témoignages recueillis par la police. Ces événements auraient eu lieu entre l’été et octobre 2020, période durant laquelle un ex-salarié a signalé les faits à Alma 13, un service d’assistance aux personnes âgées.
La transaction immobilière, évaluée à 11,5 millions d’euros, prévoit la démolition de l’actuelle résidence pour faire place à un nouveau complexe de 140 logements. Cette décision a provoqué un tollé parmi les résidents et leurs familles, qui ont formé un collectif pour lutter contre la fermeture et demander le maintien de la structure. Cependant, le promoteur Sifer n’a pas encore déposé le permis de construire nécessaire auprès de la mairie des 6e et 8e arrondissements.
Ce conflit met en lumière les défis associés à la gestion des établissements pour personnes âgées et les tensions qui peuvent émerger lorsque les intérêts immobiliers entrent en jeu, affectant directement la vie des résidents les plus vulnérables. La mairie locale et le préfet ont été alertés par des élus inquiets pour le sort des résidents, suggérant que cette affaire est loin d’être résolue.