Entre champs et béton : le dilemme de la plaine du Var
Par Mylène Loubas|2024-06-05T10:08:30+02:00Publié le vendredi 8 décembre 2023 à 7h54|Catégories : Économie|Mots-clés : Nice|
La plaine du Var, une zone jadis luxuriante et agricole dans les Alpes-Maritimes, se trouve aujourd’hui à l’intersection d’une bataille entre la nature et le béton.
plaine du var face à l’urbanisation – CREDIT : pixabay
L’érosion de l’héritage agricole
La transformation de la plaine du Var est symptomatique d’une tendance plus large observée dans de nombreuses régions : l’agriculture recule face à l’avancée inexorable de l’urbanisation. Alors que dans les années 1970, les Alpes-Maritimes étaient capables de subvenir aux besoins de 70% de leur population, ce taux a chuté dramatiquement, atteignant aujourd’hui un minuscule 1%. La cause principale de ce déclin est l’augmentation rapide de la population, qui est passée de 750 000 habitants en 1968 à plus d’un million en 2023, exerçant une pression immense sur les terres autrefois cultivées.
La confrontation : urbanisation contre agriculture
Les agriculteurs de la région, confrontés à cette réalité, assistent à une réduction de leurs terres, souvent à cause de projets d’urbanisation comme la construction de routes et d’infrastructures. Ces développements ont non seulement réduit l’espace disponible pour l’agriculture mais ont également forcé de nombreux agriculteurs à déplacer leurs exploitations, parfois à plusieurs reprises.
Des efforts de préservation face à l’expansion urbaine
Pour contrer cette tendance, des initiatives comme la création d’une Zone Agricole Protégée (ZAP) sont envisagées pour protéger les terres agricoles de l’empiètement urbain. Par ailleurs, la Métropole de Nice Côte d’Azur a investi dans l’achat de terres agricoles pour encourager la reprise de l’agriculture. Ces efforts sont complétés par l’action d’organismes comme la Safer, qui s’efforcent de préserver les terres agricoles existantes et de remettre en culture les zones délaissées.
Un équilibre fragile à maintenir
L’urgence de la situation est palpable, avec une diminution drastique du nombre d’agriculteurs dans la région. Le défi est de trouver un équilibre entre les besoins en développement urbain et la préservation de l’agriculture, essentielle non seulement pour la souveraineté alimentaire mais aussi pour la gestion des ressources en eau et la prévention des inondations.
La plaine du Var illustre la tension croissante entre le développement urbain et la conservation des terres agricoles. Alors que la région continue de s’urbaniser, la question de maintenir un équilibre durable entre ces deux mondes reste plus pertinente que jamais.
