Joao Afonso Pires comparaît à Draguignan pour le meurtre de sa compagne de 32 coups de couteau. Un procès qui s’étend sur trois jours et soulève la question du « surmeurtre ».
féminicide Fréjus – CREDIT : VarActu
Ce lundi 24 juin 2024, Joao Afonso Pires, 74 ans, comparaît devant la cour d’assises de Draguignan pour le meurtre de sa compagne Iraida, survenu en 2021 à Fréjus. La victime, âgée de 43 ans, a été poignardée à 32 reprises, un acte de violence extrême qui s’inscrit dans le phénomène de « surmeurtre ».
Une nuit tragique à Fréjus
Le drame s’est déroulé le 7 février 2021, dans l’appartement d’Iraida à Fréjus. Ce soir-là, le fils aîné de la victime, alerté par les cris, a prévenu les voisins en hurlant : « Il a tué ma mère, appelle la police. » À l’arrivée des secours, Iraida gisait face contre terre, entourée de deux couteaux ensanglantés. Les médecins légistes ont recensé 32 plaies sur son corps, témoignant d’un acharnement rare.
Un procès pour meurtre sur conjoint
Joao Afonso Pires, immédiatement interpellé par les voisins puis par la police, est accusé de meurtre sur conjoint. S’il est reconnu coupable, il risque la prison à perpétuité. Ce procès, prévu pour durer trois jours, examine les circonstances de ce crime abominable et son contexte.
Le phénomène de « surmeurtre »
Le meurtre d’Iraida reflète un phénomène connu sous le nom de « surmeurtre » ou « overkilling » en anglais, où l’agresseur inflige à la victime une violence excessive dépassant le nécessaire pour la tuer. Ce terme, expliqué par la journaliste Pauline Chanu, désigne une forme extrême de violence souvent observée dans les féminicides. En 2020, une étude britannique a révélé que 45 % des femmes tuées au Royaume-Uni avaient été victimes de surmeurtre.
Contexte de violences répétées
Loin d’être un acte isolé, ce meurtre s’inscrit dans un continuum de violences conjugales. L’enquête a montré que les forces de l’ordre étaient déjà intervenues au domicile du couple en 2018 et en 2020. Des voisins ont également témoigné de scènes de violence antérieures, et il a été révélé qu’Iraida s’apprêtait à demander le divorce.
Conséquences pour les enfants
Les deux enfants d’Iraida, présents lors du meurtre, sont désormais parties civiles dans ce procès. Ils sont représentés par l’avocate Me Marie Casanova. Le jour du drame, ils n’ont reçu aucune assistance psychologique immédiate et ont été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.
Statistiques alarmantes
En 2021, les services de police et de gendarmerie ont recensé 143 morts violentes dans le cadre du couple, dont 122 femmes tuées par leur conjoint. Ce chiffre met en lumière l’urgence de renforcer les mesures de protection et de prévention des violences conjugales.