La cession des Ehpad MGEN au groupe VyV suscite l’inquiétude des salariés et une mobilisation nationale est prévue le 5 novembre pour défendre leurs droits.

Grève dans les Ehpad MGEN – PHOTO : Google Maps

Le 5 novembre 2024, une journée de mobilisation nationale s’annonce dans les 37 établissements du groupe MGEN, dont 9 Ehpad à travers la France. À Saint-Cyr-sur-Mer, devant le centre Ehpad MGEN, situé au 2000 Av. du Littoral, et à Paris devant le siège de la MGEN, les représentants syndicaux, dont Florence Roche, déléguée syndicale CGT et représentante centrale, appellent les salariés à manifester pour défendre leurs conditions de travail, appellent les salariés à manifester pour défendre leurs conditions de travail, mises à mal, selon eux, par un projet de cession des établissements au groupe VyV.

Ce transfert, jugé sans concertation et précipité, inquiète fortement les syndicats, qui dénoncent des atteintes aux acquis sociaux et une remise en cause de la gouvernance mutualiste.

Un transfert de grande ampleur au cœur des préoccupations

En juin 2023, la MGEN a annoncé son intention de céder ses 35 établissements plus des centres médicaux dentaire optique et audio à VyV, une organisation régionale créée en partenariat avec Harmonie Mutuelle. Ce changement implique la transition de plus de 4 000 salariés sous la gestion de VyV, entraînant des modifications significatives de leurs conditions de travail. Les syndicats, réunis en intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, UNSA), estiment que la MGEN a mis en place ce projet en dépit de son histoire et de son engagement pour l’économie sociale et solidaire, en plaçant des considérations financières au-dessus des droits des travailleurs.

Droits des salariés en péril et conditions de travail dégradées

Face au manque de garanties concernant le maintien des conventions collectives actuelles (notamment la CCN51), les syndicats expriment leur mécontentement. Ils redoutent des répercussions lourdes sur les droits des salariés et soulignent la pression exercée pour abandonner l’accord d’adaptation de 2004, acquis historique de la MGEN. Ce cadre, amélioré au fil des années, garantit des conditions de travail favorables et la continuité de l’engagement social du groupe. Or, les propositions actuelles incluent un basculement vers des conventions moins avantageuses et des primes de transfert jugées dérisoires, qui ne couvriraient que partiellement la perte de certains avantages sociaux.

Le modèle mutualiste remis en question

Les représentants syndicaux dénoncent une gouvernance opaque, rappelant notamment l’absence de vote sur ce transfert lors de l’Assemblée Générale de la MGEN en juillet 2023. Ils estiment que la cession d’actifs importants, évaluée à près de 500 millions d’euros, vise à répondre aux appels d’offres lucratifs des marchés de la Protection Sociale Complémentaire (PSC) pour la fonction publique, au détriment des salariés des Ehpad. Les syndicats critiquent la transformation progressive de la MGEN en un acteur financier qui semble désormais, selon les syndicats, prêt à sacrifier ses principes pour maximiser les bénéfices.

Une mobilisation nationale pour un avenir solidaire

Les syndicats appellent donc à une mobilisation massive pour réclamer des négociations plus équitables et la préservation des acquis sociaux. Le projet de cession, s’il se concrétise dans sa forme actuelle, mettrait en péril le modèle solidaire de la MGEN et risquerait d’aggraver la crise d’attractivité dans le secteur des soins, déjà en difficulté. En défendant un « groupe fermé » pour maintenir les conditions des salariés actuels, l’intersyndicale insiste sur l’urgence d’une réponse ambitieuse de l’employeur.

La grève du 5 novembre sera l’occasion pour les salariés des Ehpad MGEN de rappeler leur engagement envers les patients et leur attachement aux valeurs historiques de la MGEN. Cette mobilisation, soutenue par des actions syndicales et des communications externes, se veut un appel à la direction pour prendre en compte les revendications des travailleurs.