Le sous-marin nucléaire Émeraude arrive à Cherbourg pour son désarmement. Dernier voyage pour ce bâtiment emblématique de la Marine nationale.
sous-marin nucléaire Émeraude – CREDIT : VarActu
Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Émeraude, l’un des emblématiques de la classe Rubis, achève sa carrière après 36 ans de service. Après son départ de la base navale de Toulon le 8 octobre dernier, l’Émeraude a fait escale à Brest avant de rejoindre Cherbourg, où il sera désarmé. Cette ultime mission marque la fin de son parcours dans la Marine nationale, où il a servi notamment pour la protection de bâtiments stratégiques et la collecte de renseignements.
Un parcours emblématique dans les profondeurs
L’Émeraude est entré en service actif en septembre 1988, et durant plus de trois décennies, il a été mobilisé pour des missions de sécurité stratégique, escortant notamment des navires comme le porte-avions Charles-de-Gaulle et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Ce sous-marin, mesurant 74 mètres de long et accueillant 70 marins à bord, a sillonné les mers du globe au service de la France.
Ce dernier voyage, en direction de Cherbourg, suit une escale importante à Brest le 5 novembre, quelques semaines après sa participation à l’exercice militaire Chebec avec la Marine marocaine. Ce sera son ultime contribution avant son retrait officiel des effectifs navals. L’Émeraude devient ainsi le quatrième sous-marin de la classe Rubis à être désarmé, après le Saphir en 2019, le Rubis en 2022 et le Casabianca en 2023.
Un moment de mémoire pour l’équipage
Le parcours de l’Émeraude est marqué par une tragédie : le 30 mars 1994, lors d’une plongée au large de Toulon, un accident dans le compartiment machine avait causé la mort de dix marins, dont le commandant du sous-marin. Cet événement a laissé une empreinte dans l’histoire de ce bâtiment, un souvenir qui accompagne son ultime voyage.
Une nouvelle génération de sous-marins en préparation
Le désarmement de l’Émeraude s’inscrit dans un vaste programme de modernisation de la flotte française. La classe Rubis sera progressivement remplacée par les sous-marins de la classe Suffren, dont la mise en service est prévue d’ici à 2030. Ces nouveaux SNA offriront des capacités accrues et bénéficieront de technologies de pointe, inscrites dans la loi de programmation militaire pour 2024-2030, dotée d’un budget de 413 milliards d’euros.
Avec l’Émeraude, une page de l’histoire des SNA de classe Rubis se tourne, ouvrant la voie à une nouvelle génération de sous-marins. Le bâtiment et son équipage laissent derrière eux un héritage riche en missions et en souvenirs.