Pour la première fois en France, six pharmacies des Alpes-Maritimes proposent un accompagnement complet pour la réalisation de tests rapides de dépistage du VIH. Cette initiative, actuellement en phase expérimentale, pourrait être étendue à d’autres territoires en fonction des résultats obtenus.
Une expérimentation pour simplifier l’accès au dépistage
Situées à Roquebrune-Cap-Martin, Cap d’Ail et Menton, ces pharmacies offrent un dispositif innovant : permettre aux patients de réaliser un test rapide d’orientation diagnostic (TROD) avec l’accompagnement direct du pharmacien. Contrairement à la majorité des officines françaises où ces tests sont seulement disponibles à la vente, les six pharmacies sélectionnées offrent une prise en charge complète, de l’entretien préalable à l’annonce des résultats.
Ce projet, soutenu par l’association « Objectif Sida Zéro », vise à lever les freins au dépistage en le rendant plus accessible, particulièrement dans des zones où l’accès aux ressources médicales peut être limité. Chaque année en France, environ 6 000 nouvelles contaminations au VIH sont recensées, un chiffre qui montre la nécessité d’intensifier les efforts de dépistage.
Un processus rapide, confidentiel et sans frais
Le déroulement du test en pharmacie se fait en trois étapes :
1️⃣ Entretien préalable : Le pharmacien échange avec le patient pour évaluer ses risques, discuter des éventualités en cas de résultat positif et répondre à ses questions.
2️⃣ Réalisation du test : Une goutte de sang est prélevée au bout du doigt, à l’instar des tests pour mesurer le diabète.
3️⃣ Annonce des résultats : Trente minutes après l’analyse, le pharmacien remet les résultats au patient dans un cadre confidentiel.
Ce dispositif garantit anonymat et confidentialité, tout en étant sans ordonnance ni avance de frais, ce qui facilite l’accès à ce service pour tous.
Une démarche de prévention renforcée
Les pharmaciens impliqués ont suivi une formation spécifique sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le VIH. Ils sont également préparés à orienter les patients vers des structures adaptées, en cas de résultat positif, pour une prise en charge rapide et efficace.
Si cette expérimentation s’avère concluante, elle pourrait être élargie à d’autres territoires moins bien pourvus en services médicaux. Ce modèle pourrait ainsi devenir un levier clé pour atteindre les objectifs de lutte contre le VIH en France, dans un contexte où l’accès au dépistage reste un enjeu majeur.
