Depuis des années, des centaines de millions de mètres cubes d’eau douce sont jetées dans la mer en Provence. Avec la sécheresse, elle est désormais convoitée.
Des quantités astronomiques de la Durance (eau douce) jetée depuis des années.- CREDIT : Wikimédia Commons
Au moment de notre sécheresse historique, il est important d’agir rapidement. L’eau non polluée et donc douce utilisée pour produire de l’électricité par EDF provient de la Durance… Et cette rivière est alimentée par les neiges alpines. Elle est détournée par EDF via une série de centrales hydroélectriques allant des Alpes à Saint-Chamas, en Provence. Lorsque l’eau douce est turbinée, elle est déversée dans l’étang de Berre, la plus grande lagune méditerranéenne de France. Au total, EDF doit rejeter jusqu’à 1,2 milliard de mètres cubes d’eau par an, soit l’équivalent de plus de 300 000 piscines olympiques.
Cette pratique est pointée du doigt en particulier en raison du changement climatique. C’est un réel gaspillage de jeter de l’eau douce alors qu’il y a une pénurie d’eau à seulement quelques kilomètres. Aujourd’hui, l’État, les élus, les agriculteurs, les défenseurs de l’environnement et EDF travaillent ensemble pour trouver des solutions pour mieux utiliser cette ressource en eau tout en maintenant la production d’électricité.
En 2022, EDF envisageait de réduire la quantité d’eau turbinée pour produire de l’électricité à partir de la Durance. Cependant, en raison de la guerre en Ukraine et des tensions sur le marché de l’énergie, ils ont décidé de maintenir sa production.
Des discussions sont en cours pour trouver des solutions afin de mieux valoriser cette eau, notamment en la récupérant pour des usages agricoles ou industriels. Une première piste consisterait à dériver une partie de l’eau pour les productions agricoles de la plaine de la Crau. EDF a toutefois rejeté cette proposition. Une autre piste à long terme consiste en la création d’un nouveau canal à partir de la centrale de Saint-Chamas pour transporter l’eau jusqu’au golfe de Fos ou jusqu’au Rhône. Les coûts de ces projets sont très élevés et leur faisabilité technique reste à déterminer.
Toutefois, élus, gouvernement, ONG et EDF s’accordent sur l’idée que l’eau doit être utilisée là où elle est nécessaire dans la région, plutôt que d’être rejetée dans l’étang de Berre, la plus grande lagune méditerranéenne de France.