Avec le printemps, la cueillette sauvage revient en force dans le Var, mais certaines plantes toxiques ressemblent dangereusement à des comestibles.

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Plantes toxiques – CREDIT : Pixabay

Avec le retour des beaux jours, la cueillette sauvage attire de plus en plus de promeneurs dans les forêts, prairies et bords de chemins. Pourtant, ce loisir naturel peut vite tourner au drame si certaines plantes toxiques sont confondues avec des espèces comestibles. Dans le Var, région propice à la cueillette, des passionnés alertent sur les risques de confusion, notamment avec cinq plantes redoutables.

Un engouement printanier pas sans risques

À l’arrivée du printemps, de nombreux Varois profitent de la nature renaissante pour ramasser ail des ours, carottes sauvages ou épinards de Nouvelle-Zélande. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle que près de 250 intoxications sont signalées chaque année en France à cause de plantes toxiques prises pour comestibles. Les herboristes et botanistes locaux, très actifs dans le Var, encouragent une vigilance accrue, soulignant que les erreurs d’identification sont fréquentes.

Des sosies trompeurs et mortels

Parmi les plantes les plus dangereuses, le colchique d’automne est souvent confondu avec l’ail des ours. Leur ressemblance foliaire est telle qu’un simple effluve peut faire la différence : seule l’ail des ours dégage une forte odeur d’ail. Or, la colchicine présente dans le colchique est une toxine puissante, pouvant provoquer une défaillance multiviscérale.

Autre imposture fréquente : la grande ciguë, qui imite le persil sauvage. Sa tige creuse et tachetée de pourpre, ainsi que son odeur nauséabonde, peuvent alerter. Toutes ses parties sont toxiques, et même une petite quantité peut s’avérer mortelle. La petite ciguë, elle, est souvent prise pour du cerfeuil. Là encore, l’odeur forte et la brillance des feuilles sont des indices à surveiller.

L’œnanthe safranée, surnommée le « navet du diable », se dissimule facilement parmi les carottes et panais sauvages. Pourtant, sa racine bulbeuse à l’odeur âcre est un signal d’alarme. En 2019, un homme est décédé à Nantes après en avoir consommé, croyant avoir ramassé du persil tubéreux.

Enfin, le datura stramoine, appelé « herbe du diable », est souvent confondu avec la tétragone cornue. Ses feuilles dentelées et ses fruits épineux sont autant de signes de sa toxicité. Une intoxication peut entraîner hallucinations, convulsions et, dans les cas extrêmes, la mort.

Des Varois passionnés mais prudents

Dans le Var, les cueilleurs avertis témoignent de leur vigilance. Certains, comme les membres d’associations de botanique locales, partagent leurs connaissances en organisant des sorties encadrées. « Même en tant qu’habitué, je ne cueille jamais une plante dont je ne suis pas 100 % sûr », confie un amateur rencontré près du massif de la Sainte-Baume.

Les bons gestes pour une cueillette sans danger

Pour éviter tout risque, plusieurs règles de base s’imposent : ne jamais consommer une plante sans l’avoir formellement identifiée, comparer plusieurs critères (forme, odeur, aspect de la tige), faire valider sa cueillette par un professionnel, et éviter les zones polluées. En cas de doute, l’abstention reste la meilleure protection.