Plusieurs communes des Alpes-Maritimes et du Var sont touchées par une suspension de la consommation d’eau potable en raison de la présence du cryptosporidium, un parasite provoquant des troubles gastro-intestinaux.
Cryptosporidium : Le parasite qui perturbe notre approvisionnement en eau – CREDIT : Var Actu
Depuis le début du mois de juin, la consommation d’eau potable est interrompue dans cinq communes des Alpes-Maritimes, en raison de la présence du cryptosporidium, un parasite responsable de crampes abdominales et de diarrhées.
Les échantillons d’eau prélevés la semaine dernière ont révélé la présence de ce parasite dans le réseau de distribution d’eau potable, géré par la Régie du Canal de Belletrud et alimenté par la Siagne. Les cinq communes affectées par les restrictions de consommation sont Saint-Cézaire, Peymeinade, Le Tignet, Spéracèdes et Cabris, soit environ 10 000 foyers sur les 18 desservis par la Régie du Canal de Belletrud.
À ce jour, 31 cas de cryptosporidiose, une infection bénigne du tube digestif causée par ce parasite, ont été diagnostiqués. Heureusement, aucun facteur d’aggravation ni hospitalisation n’ont été signalés.
Le cryptosporidium est un parasite présent naturellement dans l’environnement. La contamination de l’homme peut se faire par contact direct avec des animaux ou des humains porteurs du parasite, par le biais des selles, ou de manière indirecte par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Les précipitations importantes survenues une semaine avant l’épidémie pourraient expliquer la contamination de l’environnement en amont du captage d’eau du canal de Belletrud, où la faune domestique et sauvage coexiste.
Des mesures sont en cours pour remédier à la situation. Depuis le 5 juin, la Régie des Eaux du Canal Belletrud a équipé les points d’eau des crèches, écoles, collèges et centres de loisirs de filtres anti-germes. De plus, un dispositif de désinfection par ultraviolet est en cours d’installation à l’usine d’eau potable de Camp-Long pour garantir la qualité de l’eau produite.
Les réseaux seront purgés afin d’éliminer tout risque de recontamination, et de nouvelles analyses seront effectuées avant que l’ARS ne donne les autorisations nécessaires. Cependant, cela nécessitera encore six semaines supplémentaires. En attendant, les communes concernées distribuent de l’eau embouteillée (1,5 litre par personne et par jour) aux personnes prioritaires, notamment celles immunodéprimées et les familles ayant des enfants de moins de deux ans.
Il convient de rappeler qu’en novembre 2019, une situation similaire s’était produite à Grasse, où le cryptosporidium avait entraîné 38 cas de contamination sur le réseau géré par le syndicat du Foulon, alimenté par la vallée du Loup.
Dans le Var, la turbidité de l’eau du robinet est observée depuis deux semaines, rendant sa consommation impropre dans le Pays de Fayence. Des opérations de purge des bassins et des réseaux sont en cours, et les résultats des analyses sont attendus d’ici la fin de la semaine. La situation est suivie de près par les autorités sanitaires et les opérations en cours visent à rétablir au plus vite une alimentation en eau potable sûre et saine pour les habitants des communes touchées.