Le manque d’ambition de Veolia en matière de réutilisation des eaux usées traitées dans la Métropole de Toulon fait débat alors que la société est reconduite pour la gestion de la station d’épuration de La Seyne.
Le manque d’ambition de Veolia en matière de réutilisation des eaux usées traitées fait débat / Les eaux usées sous controverse – CREDIT : VarActu
Le débat sur la réutilisation des eaux usées traitées dans la Métropole de Toulon est au cœur des préoccupations. En effet, malgré la reconduction de Veolia à la gestion de la station d’épuration de La Seyne pour une durée de dix ans, le délégataire négligerait la problématique de la réutilisation de ces eaux traitées.
La station d’épuration Amphitria, qui couvre les communes de Saint-Mandrier, Toulon, Ollioules, La Seyne, Evenos et Six-Fours, collecte les eaux usées de près de 500 000 habitants. Chaque jour, plus de 50 000 m3 d’effluents, l’équivalent de vingt piscines olympiques, sont traités au cap Sicié avant d’être rejetés en mer. Une vraie controverse autour du sujet des eaux usées.
La Compagnie des eaux et de l’ozone (CEO), filiale de Veolia, est responsable de la gestion de cette station depuis 1998. Sa reconduction pour dix ans témoigne de son efficacité dans ce domaine. Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque d’ambition de Veolia en matière de développement durable, notamment en ce qui concerne la réutilisation des eaux usées traitées.
Lors du conseil métropolitain, la maire de La Seyne, Nathalie Bicais, a exprimé son mécontentement face à cette négligence et a choisi de s’abstenir lors du vote. Elle a été rejointe par le maire de Saint-Mandrier, Gilles Vincent, et par l’élue toulonnaise d’opposition Cécile Muschotti, qui ont tous deux critiqué le manque d’ambition de Veolia dans ce domaine.
La réutilisation des eaux usées traitées, également appelée « Reut », est considérée comme une solution d’avenir face à la pénurie d’eau. Pourtant, le projet présenté par la CEO pour la gestion d’Amphitria accorde peu d’importance à cette thématique.
Gilles Vincent a souligné le besoin d’un dispositif permettant de réutiliser 10% de l’eau rejetée, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Nathalie Bicais a proposé des utilisations potentielles des eaux traitées, telles que la lutte contre le risque incendie à Janas, le lavage de voirie à La Seyne ou les besoins de la Marine nationale.
La question se pose alors de savoir pourquoi la Métropole de Toulon n’a pas exigé des candidats à la délégation de service public (DSP) de s’engager davantage dans la réutilisation des eaux usées traitées. Selon Gilles Vincent, la question n’a pas été oubliée, mais a été volontairement évasive pour permettre aux candidats de proposer des solutions innovantes.
Face à cette situation, la Métropole prévoit d’ajouter des avenants au contrat avec Veolia et une réunion de crise est prévue pour discuter de cette problématique. Le président de la métropole TPM, Jean-Pierre Giran, s’est engagé à adopter une approche ambitieuse dans ce domaine.