Le milliardaire britannique Mark Dixon, attiré par le charme des vignobles provençaux, a investi massivement ces dernières années dans quatre domaines viticoles du Var, avec l’objectif de produire du rosé de qualité et de développer une offre d’hôtellerie de luxe.

Château de Berne

Château de Berne – CREDIT : Capture site web Relais et Château

Les actions du groupe MDCV suscitent de vives controverses parmi les riverains et les autorités locales, qui soulèvent un nombre croissant de problèmes.

Le Château de Berne, acquis par Dixon en 2007 pour une somme estimée à 20 millions d’euros, est l’une de ses propriétés les plus emblématiques. Cet établissement prestigieux, qui a obtenu la reconnaissance du label « Relais et Châteaux« , est situé à Lorgues, au cœur d’une zone naturelle protégée où les règles environnementales et d’urbanisme sont strictement appliquées.

Malheureusement, selon certains résidents locaux, les projets du domaine ne respectent pas pleinement ces règles. Plusieurs villas dans un petit quartier résidentiel, entouré de pins protégés, ont été achetées puis transformées, suscitant l’indignation des voisins qui affirment vivre désormais dans l’ombre de ces constructions imposantes. Les critiques portent également sur le défrichage illégal d’une parcelle voisine, où des arbres ont été abattus et broyés, causant la perte d’un hectare et demi de forêt.

Le Château de Berne se défend en affirmant ne pas avoir enfreint les codes de l’urbanisme, arguant que les travaux effectués se sont limités à des rénovations de surfaces existantes. Cependant, les victimes de ces aménagements contestent ces déclarations et ont entamé des procédures en justice pour demander réparation. Le domaine de Berne rejette la faute sur des prestataires externes et assure que les dossiers sont actuellement entre les mains des compagnies d’assurance respectives. Il insinue également que certains voisins sont motivés par des intérêts financiers personnels, qualifiant leurs préoccupations de « totalement disproportionnées ».

Cette affaire n’est malheureusement pas un cas isolé pour le Château de Berne. En 2021, la justice a condamné l’établissement à une amende de 500 000 euros pour avoir défriché illégalement cinq hectares d’une réserve naturelle abritant des tortues d’Hermann, une décision qui a été confirmée en appel. Le domaine de Berne a fait appel devant la Cour de cassation en rejetant la responsabilité sur un prestataire peu scrupuleux.

Le maire de Lorgues, quant à lui, exprime sa profonde déception face à l’attitude du Château de Berne. Il a signalé plusieurs infractions auprès de la préfecture, mais craint que les sanctions potentielles ne soient pas suffisamment dissuasives pour prévenir de nouvelles transgressions. La controverse autour du Château de Berne soulève des questions cruciales concernant la protection de l’environnement, le respect des règles et les responsabilités des acteurs impliqués dans le développement de domaines viticoles de luxe.