Dans le Var, 80 % des hommes conduisent dans les couples durant les trajets. Découvrez pourquoi cette pratique persiste et comment elle impacte la sécurité et l’équité.
homme varois au volant – CREDIT : Var Actu
Un homme varois au volant pour l’Ascension… Normal ?
Au cours du dernier pont de l’Ascension, une constante s’est dessinée sur les routes du Var : dans la majorité des voitures de couple, c’est l’homme qui était au volant. Selon une récente étude de l’université Gustave-Eiffel, cette tendance est observée dans 80 % des cas, révélant une répartition des rôles bien ancrée et souvent inégalitaire.
Une question de rôles traditionnels
L’étude met en lumière des pratiques qui reflètent des rôles de genre profondément enracinés. « C’est assez symbolique pour un homme : il conduit sa voiture, il conduit son foyer », explique Marie-Axelle Granié, directrice de recherche en psychologie sociale. Elle souligne que cette dynamique est souvent le résultat de stéréotypes acquis dès l’enfance et reproduits de génération en génération.
Réactions locales et perceptions
Jean, un habitant de Toulon, partage cette vision traditionnelle : « Je conduis toujours lors des longs trajets. Je pense que c’est une habitude que nous avons prise depuis que nous sommes ensemble. » Sa femme, Lucie, ajoute : « C’est vrai que je me sens moins à l’aise sur l’autoroute, donc ça me convient. » Cette complémentarité, bien que fonctionnelle pour certains, soulève des questions sur l’équité et la confiance au sein des couples.
Impact psychologique et performance
L’étude indique également que lorsque les femmes conduisent, elles se sentent souvent jugées, ce qui peut les rendre plus anxieuses et susceptibles de commettre des erreurs. « Quand une femme conduit, elle se sent jugée, donc plus nerveuse », affirme Granié. Ce phénomène peut encourager les femmes à éviter de conduire, renforçant ainsi les stéréotypes.
Sécurité routière et statistiques
Les chiffres de la Sécurité routière mettent en lumière une autre perspective : alors que les hommes sont présumés responsables de 84 % des accidents mortels, les femmes sont significativement moins impliquées dans ces tragédies. Ces statistiques pourraient inciter à un partage plus équilibré du volant.
Vers un changement de paradigme ?
La répartition des tâches de conduite reflète souvent des dynamiques plus larges au sein des familles et des couples. Changer ces habitudes pourrait non seulement équilibrer les rôles mais aussi améliorer la sécurité routière. « Peut-être que si nous partageons plus le volant, nous pourrions tous bénéficier d’une conduite moins stressante et plus sûre », suggère Marc, un autre Varois.