L’âge idéal pour arrêter de conduire reste un sujet de débat. Voici les pratiques en Europe et les solutions pour garantir à la fois sécurité et autonomie des seniors.

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Une personne au volant – CREDIT : Pixabay

Alors que la France ne fixe aucune limite d’âge pour conduire, les débats sur l’aptitude des seniors au volant prennent de l’ampleur. Entre statistiques, recommandations et enjeux d’autonomie, voici ce qu’il faut savoir.

Une question de réflexes et de sécurité

Avec l’allongement de l’espérance de vie, la conduite des seniors devient un sujet central en matière de sécurité routière. Si aucune loi française n’impose un âge maximal pour conduire, les capacités physiques et cognitives tendent à diminuer avec l’âge. Cela inclut :

  • Une baisse de la vision.
  • Des réflexes ralentis.
  • Une difficulté à anticiper les mouvements des autres véhicules.
  • Des moments de confusion au volant.

Selon la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), les femmes cessent généralement de conduire vers 79 ans, tandis que les hommes prolongent jusqu’à 82 ans en moyenne. Ces chiffres reflètent une tendance sociale plus qu’une obligation légale.

Des solutions en débat

En France, certaines recommandations visent à garantir la sécurité tout en respectant l’autonomie des seniors :

  • Visites médicales obligatoires : proposées par le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) pour les plus de 75 ans, ces évaluations médicales restent peu appliquées en pratique.
  • Auto-évaluation : encouragée par le Code de la route, elle repose sur des critères comme la perte de réflexes ou des difficultés à gérer des situations complexes au volant.

Ce qui se pratique ailleurs en Europe

D’autres pays européens ont déjà mis en place des mesures pour les conducteurs âgés :

  • Espagne : renouvellement du permis tous les 5 ans après 65 ans avec un examen de santé.
  • Italie : contrôle médical tous les 2 ans après 70 ans.
  • Portugal : examen de santé obligatoire tous les 10 ans dès 40 ans, puis tous les 2 ans après 70 ans.

La Commission européenne réfléchit actuellement à des solutions similaires pour harmoniser les pratiques, comme l’introduction d’un permis spécifique pour les plus de 70 ans accompagné de visites médicales régulières.

Entre autonomie et prudence

Arrêter de conduire est souvent perçu comme une perte d’autonomie, surtout pour les seniors vivant en milieu rural ou éloignés des transports publics. Pourtant, d’après les statistiques, bien que les conducteurs de plus de 75 ans aient un taux d’accident plus élevé rapporté au nombre de kilomètres parcourus, ils adoptent généralement une conduite plus prudente que les jeunes automobilistes.

Les clés pour une transition en douceur

La décision d’arrêter de conduire doit avant tout être individuelle et tenir compte de l’état physique et mental de chacun. Pour faciliter ce processus :

  • Dialoguer en famille pour aborder la question en douceur.
  • Effectuer des contrôles de santé réguliers, pour évaluer l’aptitude à conduire.
  • Explorer des alternatives : covoiturage, transports publics ou services de transport adaptés.