Thierry, un ancien membre des Témoins de Jéhovah, a été déclaré coupable d’agressions sexuelles sur une adolescente à Six-Fours.
Une réunion de témoins de Jéhovah – CREDIT : Wikimedia commons
Après avoir admis le viol de la fille d’un couple d’amis, également membres de la communauté, il a été exclu de l’organisation religieuse. Lors de son procès, il a reconnu avoir commis des « agressions sexuelles ».
Le tribunal correctionnel de Toulon a condamné ce père de famille à trois ans de prison avec sursis probatoire, suite à quatre agressions sexuelles commises sur la fille d’un couple d’amis. À la barre, le prévenu tente de se justifier en affirmant : « Je ne savais pas quel âge elle avait. »
Les faits se sont déroulés entre juin et septembre 2017, lorsque Thierry , âgé de 49 ans à l’époque, a profité de moments de baignade à la plage ou dans sa piscine pour caresser les parties intimes de la préadolescente, âgée de 12 ans. Les parents de la victime, également membres des Témoins de Jéhovah, ont été profondément choqués par cette révélation. Ils déclarent : « Il lui apprenait à nager, nous n’avons rien remarqué. »
Lors d’une expertise psychologique, l’accusé a déshumanisé la jeune fille en la réduisant à une simple « poitrine assez généreuse » aux formes attrayantes. Leslie, c’est le prénom de la victime, a finalement révélé les actes en 2019, en déclarant : « Il a introduit sa main dans mon sexe. »
Lors d’une discussion avec les parents de la victime, Thierry a avoué avoir pris du plaisir lors de ces agressions, mais a précisé qu’il n’avait pas eu d’érection. La mère de Leslie se sent coupable de ne pas avoir protégé sa fille. Une réunion s’est tenue dans la « salle du royaume », le lieu de culte des Témoins de Jéhovah fréquenté par les protagonistes, au cours de laquelle un membre de la communauté a témoigné : « Il est vrai que Monsieur nous a dit qu’il avait caressé de Leslie et inséré un doigt dans son vagin, ce qui correspond à la définition d’un viol. » Thierry a ensuite été « excommunié » et exclu du groupe religieux.
Le prévenu, confronté à la « justice des hommes », tente de nuancer ses actes en affirmant n’avoir jamais mis la main dans le maillot de la jeune fille, mais avoir commis les attouchements à travers les vêtements de bain. Il exprime des regrets en déclarant : « J’étais attiré par elle, je n’aurais jamais dû la toucher, je le regrette profondément. »
La défense de Thierry affirme qu’il s’agit d’un acte isolé et demande la clémence du tribunal. Cependant, la fille de l’accusé évoque également des souvenirs troublants, déclarant qu’il se plaçait derrière elle et frottait son sexe contre ses fesses, à travers les vêtements.
Après avoir obtenu son baccalauréat, Leslie se dirige vers des études de droit. Son avocat, Me Christophe Blanc, demande des dommages et intérêts pour la jeune étudiante, soulignant qu’elle entame une nouvelle phase de sa vie en tant qu’adulte et qu’il serait juste que Thierry contribue à cette étape.
En plus de devoir verser 5 000 euros à la victime, Thierry est soumis à un sursis probatoire et doit suivre des soins psychologiques. Ni lui ni la victime n’ont encore entrepris de démarches thérapeutiques. Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels et doit signaler chaque année sa résidence aux autorités compétentes.