Les Gilets jaunes de Bandol marquent, dans quelques jours, 5 ans de lutte pour la justice sociale, avec espoir et solidarité malgré les défis.

Gilets jaunes bandol agriculteurs

gilets jaunes bandol – CREDIT : Var Actu

Depuis un demi-décennie, chaque mercredi à 14h30, le rond-point de Bandol devient le théâtre d’un rassemblement ininterrompu. Une vingtaine de Gilets jaunes, parfois rejoint par des passants, se retrouvent pour perpétuer l’esprit initial de leur mouvement. Parmi les participants réguliers de Bandol, on trouve des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales, dont 90% n’avaient jamais manifesté avant les Gilets jaunes.

Rencontre nationale et convivialité

Le 17 novembre marquera l’anniversaire des 5 ans d’existence de ce mouvement populaire. À cette occasion, les participants prévoient des actions symboliques, telles que des déploiements de banderoles et des affichages visibles depuis l’autoroute. Prudents, les organisateurs restent discrets sur les détails, conscients de l’attention soutenue des autorités.

Le lendemain, le 18, une grande rencontre est prévue. Des Gilets jaunes venant de toute la France, de Paris à Valence, sont attendus pour un repas convivial à midi. L’événement réunira au moins 80 participants, démontrant que l’élan de solidarité dépasse les frontières régionales.

Les raisons d’un essoufflement 

À Bandol, le mouvement a connu un ralentissement. Plusieurs facteurs sont en cause : démobilisation, fatigue, ainsi que des engagements pris dans d’autres luttes telles que l’écologie et la politique. Les décès, les amendes, et les évictions malgré une posture pacifiste ont également joué. L’image du Gilet jaune a été écornée par certains médias, contribuant à une baisse de l’engagement populaire. Aujourd’hui, un noyau de retraités, de petits entrepreneurs et de mères isolées persiste dans ce combat.
Les élections européennes ont également créé des dissensions au sein du groupe. Des individus ont introduit leurs convictions politiques, perturbant l’unité d’un rassemblement qui se voulait auparavant apolitique et hétérogène.

L’espoir des irréductibles

Malgré les années, les « rescapés » de Bandol restent déterminés à lutter pour la justice sociale, contre la pauvreté et la hausse continue des prix du carburant. Leur crédo : rendre visible l’invisible, sans distinction de classe sociale, unis par un ras-le-bol généralisé. En tout cas, les manifestants présents sont unanimes : « ceux qui sont là lâcheront rien ! ».

Des revendications inchangées

Les demandes originelles des Gilets jaunes restent d’actualité : justice sociale et fiscale, une crise systémique de longue date, la corruption, et une lassitude face aux scandales politiques. L’espoir persiste, car « sans espoir, nous ne serions pas là ». disent-ils.

Bilan des cinq années

En rétrospective, peu de changements concrets ont émergé depuis la première mobilisation. Un Grand Débat National a été instauré, sans suite tangible pour le mouvement. Le contexte français s’est complexifié avec l’épidémie, aggravant la crise et renforçant le désir d’un référendum d’initiative citoyenne.

Perspectives et stratégies

Le but des célébrations du cinquième anniversaire n’est pas seulement de montrer la persistance du groupe, mais aussi de continuer à revendiquer face à une situation qui s’aggrave, et d’attirer de nouvelles voix. Les stratégies évoluent : moins de présence dans les rues, mais une organisation en sous-groupes et une coordination régionale en PACA, illustrant une solidarité qui transcende les localités mais aussi du point de vue national.