Les Varois et les touristes s’inquiètent de la propagation du chikungunya alors que La Réunion fait face à une épidémie sans précédent.

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chikungunya cet été ?- CREDIT : pixabay

Alors que La Réunion est confrontée à une flambée de cas de chikungunya, les Varois et les futurs vacanciers s’interrogent sur les risques et les mesures de prévention dans le sud de la France.

Une épidémie alarmante à La Réunion

Depuis le début de l’année 2025, La Réunion recense plus de 20 000 cas de chikungunya, une maladie virale transmise par les moustiques Aedes, dont le tristement célèbre moustique tigre. En une semaine seulement, entre le 17 et le 23 mars, 6 000 nouveaux cas ont été enregistrés. Deux décès ont également été signalés à la mi-mars. Le gouvernement a activé le plan blanc pour permettre aux structures hospitalières de faire face à l’afflux de patients. Une campagne de vaccination ciblant les plus de 65 ans atteints de maladies chroniques a été lancée.

Préoccupations croissantes dans le Var

À l’approche de la saison estivale, les habitants du Var et les futurs touristes expriment leurs inquiétudes. Le moustique tigre, présent sur la quasi-totalité du territoire varois, est un vecteur connu du chikungunya. La perspective d’une propagation métropolitaine renforce les préoccupations sanitaires locales, notamment dans les zones touristiques où la densité humaine est élevée pendant l’été. « Comment allons nous profiter de l’été? on continue les répulsifs qui ne fonctionnent pas  » exprime Corinne du Pas de Calais qui vient chaque année dans le Var.

Des dispositifs renforcés à Hyères

Depuis 2019, la Ville d’Hyères a mis en place un vaste plan de lutte contre les moustiques. Près de 300 bornes anti-moustiques ont été installées sur le territoire. Ces dispositifs attirent et piègent les moustiques femelles en simulant la respiration humaine. Le service de démoustication municipal mène également des actions ciblées de traitement larvicide par fumigation, épandage aérien ou engins amphibies dans les zones humides, urbaines et périurbaines. « Depuis l’installation de ces bornes, j’ai vu un mieux dans mon jardin  » dit Jacques de La Londe.

Prévention et responsabilité partagée

Malgré les efforts publics, 80 % des gîtes larvaires se trouvent sur les propriétés privées. Les autorités insistent donc sur la responsabilité individuelle : éliminer les eaux stagnantes, entretenir les piscines, couvrir les récupérateurs d’eau, et curer les évacuations extérieures sont des gestes essentiels. Une attention particulière est portée aux établissements de tourisme qui doivent tenir un carnet sanitaire répertoriant les zones à risque.  » Qu’on arrête de nous montrer du doigts, depuis des années nous vidons nos coupelles , recouvrons les récupérateurs d’eaux et pourtant l’invasion est croissante, quand les villes démoustiquaient on avait beaucoup moins de moustiques. » désespère Jeanine de Toulon.

Des vacances sous vigilance

Avec l’arrivée des beaux jours, les touristes attendus dans le Var devront composer avec les recommandations sanitaires pour éviter les piqûres : port de vêtements longs, utilisation de répulsifs, et vigilance dans les hébergements extérieurs. Les autorités se veulent rassurantes, mais appellent à la prudence pour éviter toute propagation de la maladie en métropole.