La cérémonie du 19 mars, présidée par la directrice de cabinet du préfet du Var, a rendu hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Commémoration 19 mars

Commémoration 19 mars – CREDIT : Préfet du Var

Ce mercredi 19 mars, la directrice de cabinet du préfet du Var a présidé la cérémonie de la Journée nationale du souvenir et du recueillement, en hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cet événement solennel rappelle l’importance de la mémoire et du devoir de reconnaissance envers ceux qui ont souffert durant ces conflits.

Un devoir de mémoire essentiel

La date du 19 mars 1962 marque le cessez-le-feu consécutif aux Accords d’Évian, mettant officiellement fin à la guerre d’Algérie. Pourtant, cette journée n’a pas signifié une paix immédiate pour tous. Patricia Mirallès, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, a rappelé dans son message que le 19 mars fut une transition marquée par l’exil, la souffrance et des drames humains encore vifs dans les mémoires.

Dans son discours, elle souligne :
« Même si la paix retardait son avènement, le 19 mars aurait dû marquer l’aube d’un répit. Ce que la fin du vacarme des armes pouvait porter en creux, ce qui dégageait doucement son dans douleurs, non sans cicatrices, mais en avançant qui pouvait être à nouveau imaginer, peut-être même désirer. »

Ce jour, à la fois symbole de soulagement pour certains et de douleur pour d’autres, marque une rupture dans l’histoire contemporaine française.

Un hommage aux oubliés et aux sacrifiés

La cérémonie du 19 mars est aussi l’occasion de rappeler que se souvenir ne signifie pas seulement commémorer, mais bien reconnaître toutes les douleurs et les sacrifices endurés. Ce message a été particulièrement souligné lors de l’allocution officielle :

« Se souvenir, ce n’est pas seulement commémorer. C’est reconnaître toutes les douleurs, mais aussi toutes les grandeurs, sans en taire aucune. C’est faire justice à ceux qui ont été oubliés. C’est honorer les sacrifices consentis. C’est porter un regard lucide sur le passé, non pour l’alourdir de nos jugements, mais pour en tirer des leçons utiles à notre temps et nous grandir dans le courage de la vérité. »

À travers ces mots, la nécessité de garder vivante la mémoire collective est mise en avant, pour éviter que l’histoire ne se répète et que les sacrifices ne soient oubliés.

Une mémoire vivante pour les générations futures

Les blessures de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ont laissé une empreinte indélébile dans la société française. Le retour des appelés, des harkis et des exilés a souvent été marqué par le silence et la difficulté à trouver leur place dans un pays qui avait changé en leur absence.

Les mots de la ministre expriment aussi cette reconnaissance :
« Nous ne récusons plus aujourd’hui le malaise et les difficultés qu’ont connus les appelés au moment de rentrer. Ils retrouvaient un pays qui, par le sang ou le sol, était depuis toujours le leur, mais que pourtant ils ne reconnaissaient plus à l’identique. »

De nombreux Français d’Algérie ont été contraints à l’exode, quittant leur terre natale pour un avenir incertain. Cette souffrance, longtemps ignorée, est désormais reconnue dans cette journée de recueillement.

Une cérémonie pour ne jamais oublier

Les commémorations de ce 19 mars ont rappelé à quel point la mémoire est essentielle à la construction d’un avenir apaisé. Les nombreuses victimes civiles et militaires, les familles brisées, les anonymes disparus dans la tourmente de la guerre méritent d’être honorés et jamais oubliés.

« Les silences lancinants de tous ceux dont les vies furent brisées, à toutes ces existences amputées, nous devons mémoire. »

Cette cérémonie du souvenir s’inscrit ainsi dans un devoir collectif de transmission, afin que les générations futures puissent comprendre et apprendre de cette période troublée de l’histoire franco-algérienne.