Franchise de TVA abaissée à 25 000 € : les micro-entrepreneurs inquiets. À Toulon, Laury et Ophélie témoignent sur l’impact de cette réforme.

Franchise TVA micro-entreprise 2025

Franchise TVA micro-entreprise 2025 – CREDIT : VarActu

Le projet de loi de finances 2025 prévoit d’abaisser le seuil de franchise de TVA à 25 000 euros, une mesure qui pourrait fragiliser plus de 200 000 micro-entreprises en France. À Toulon, de nombreux professionnels indépendants, comme Laury, spécialiste en extension de cils, et Ophélie, prothésiste ongulaire, s’inquiètent de l’impact sur leur activité.

Un changement majeur pour les micro-entreprises

Jusqu’à présent, les micro-entrepreneurs bénéficiaient d’une exonération de TVA tant que leur chiffre d’affaires ne dépassait pas certains seuils :

  • 37 500 € pour les prestations de services,
  • 85 000 € pour l’achat-revente,
  • 50 000 € pour les professions libérales spécifiques comme les avocats et artistes-interprètes.

La nouvelle loi prévoit un seuil unique de 25 000 euros, obligeant ainsi les micro-entrepreneurs dépassant ce montant à facturer la TVA à 20 %, la collecter et la reverser à l’État.

Une mesure qui met en difficulté les indépendants

Pour de nombreux indépendants, cette réforme est synonyme de perte de compétitivité. Laury, qui propose des extensions de cils à Toulon, craint que cette hausse des tarifs ne fasse fuir ses clientes : « Beaucoup de clientes choisissent l’extension de cils parce que c’est un luxe abordable. Si je dois augmenter mes prix de 20 %, certaines préféreront ne plus venir ou chercheront ailleurs. »

Même constat pour Ophélie, qui pose des ongles à Toulon : « Déjà que le marché est concurrentiel, si je dois ajouter la TVA sur mes prestations, je ne pourrai pas m’aligner sur les prix des salons qui bénéficient d’autres avantages. »

Un risque accru de charges et de complexité administrative

Outre l’impact financier, l’ajout de la TVA va également alourdir la gestion comptable des micro-entrepreneurs, qui devront désormais établir des déclarations de TVA régulières et adapter leur facturation. Ce qui faisait l’un des gros atouts du régime de micro-entreprise, à savoir la simplicité administrative, risque de disparaître.

Face à ces inquiétudes, une pétition contre cette réforme a déjà récolté plus de 63 400 signatures. Les auto-entrepreneurs demandent au gouvernement de revoir cette mesure afin de préserver leur équilibre financier et leur compétitivité.