La réforme des arrêts maladie des fonctionnaires, avec un délai de carence accru et une baisse des indemnités, suscite une vive opposition syndicale.
réforme budget 2025 – CREDIT : VarActu
Dans le cadre du projet de budget 2025, le gouvernement français prévoit d’augmenter le délai de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, qui passerait d’un à trois jours. Par ailleurs, les agents publics ne percevront plus 100 % de leur salaire, mais 90 % pour les trois premiers mois d’arrêt maladie. Ces mesures visent à réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies et à rapprocher les conditions des fonctionnaires de celles du secteur privé, où des dispositifs similaires existent déjà.
Des économies significatives sur l’absentéisme dans la fonction publique
Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, appuie cette réforme sur un récent rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des finances (IGF), qui souligne le coût croissant de l’absentéisme dans le secteur public. En 2022, les agents publics cumulaient en moyenne 14,5 jours d’absence pour maladie, contre 11,7 jours dans le privé. Ces absences, selon le gouvernement, créent une désorganisation et un dysfonctionnement dans les services, affectant la qualité des prestations publiques.
Les deux mesures — allongement du délai de carence et réduction des indemnités — devraient permettre une économie de 1,25 milliard d’euros. L’État et ses opérateurs économiseraient ainsi 444 millions d’euros, tandis que les collectivités locales et la fonction publique hospitalière bénéficieraient de 812 millions d’euros d’économies.
Vers une amélioration des conditions de travail pour contrer l’absentéisme
Le gouvernement prévoit également des initiatives pour améliorer le bien-être au travail des fonctionnaires. Ce « plan de lutte contre l’absentéisme » devrait inclure des actions de sensibilisation aux risques psychosociaux, des efforts pour alléger la bureaucratie et des mesures pour renforcer la sécurité des agents, souvent confrontés à des incivilités. L’objectif est de limiter les causes de l’absentéisme, en particulier les arrêts maladie qui pourraient être évités.
Des syndicats en désaccord avec les nouvelles mesures
La réforme suscite une forte opposition des syndicats, qui déplorent que ces mesures aient été décidées sans concertation. Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, dénonce une pénalisation des agents malades. Les syndicats soulignent qu’un alignement sur le privé est injuste, puisque les entreprises du secteur privé peuvent compenser le délai de carence par des couvertures complémentaires, ce qui n’est pas le cas dans le public.
Pour la Fédération syndicale unitaire, ces mesures constituent une « régression totale » en matière de droits sociaux. Un agent en arrêt maladie pendant un mois pourrait ainsi voir sa rémunération amputée de 10 % en raison de la carence et d’une indemnisation plafonnée à 90 %, ce qui représente une pression financière importante pour les agents concernés.