Les fraises cultivées à Hyères par les Pépinières Valbray ont été mises à l’honneur lors d’une visite ponctuée par une dégustation de fraises, suivie d’un moment gourmand pour égayer nos papilles, proposé par le pâtissier Jean Ba.
Timothée de Valbray et Jean Ba – CREDIT : Var Actu
À Hyères, les Pépinières Valbray poursuivent leur développement autour d’une production locale de fraises. À l’occasion d’une visite ce mardi 25 mars, un chef pâtissier varois a sublimé ces fruits de saison lors d’une dégustation sur place.
Une entreprise familiale tournée vers l’innovation
Fondée en 1978 à Ollioules, l’entreprise Valbray, historiquement spécialisée dans le négoce de plantes et la culture du muguet avec 650 000 pots produits, a pris un nouveau virage en 2021. Cette année-là, la famille de Valbray rachète une ancienne serre d’orchidées à Hyères et décide d’y implanter, entre autre, une production de fraises. « Mon père adore les fraises, c’est aussi ce qui nous a poussés à nous lancer dans cette aventure », confie Timothée.
Depuis cette première plantation sur 2000 m², l’exploitation a vu grandir son ambition. Aujourd’hui, ce sont 6600 m² de fraises qui sont cultivés sur le site, avec une nouvelle serre de 1400 m² mise en production cette année pour répondre à une demande croissante.
Des variétés printanières pour un étalement de la production
Après plusieurs années d’essais, quatre variétés ont été retenues pour leur adaptation au climat local et leurs qualités gustatives : la Ciflorette, la Dream, la Cléry et la Manon des Fraises.
La Ciflorette, reconnaissable à sa couleur orangée et son goût très sucré, arrive la première en production, suivie de la Dream, bien rouge et au goût légèrement boisé. « Depuis trois ans, j’augmente la production de Dream », précise Timothée. La Cléry peut se distinguer par sa taille : « J’ai eu un record sur une grosse de 90 grammes », indique-t-il. Enfin, la Manon des Fraises, variété développée « à fond » par l’exploitation, se montre particulièrement prometteuse.
Une culture respectueuse et locale
Les fraises sont cultivées hors-sol, à hauteur d’homme, sur un substrat de copeaux, ce qui facilite la cueillette. L’exploitation mise sur la protection biologique intégrée avec l’utilisation d’insectes spécifiques et la présence de ruches de bourdons dans les serres pour assurer la pollinisation.
Les volumes suivent cette montée en puissance : 30 tonnes par an aujourd’hui, avec un objectif de 40 tonnes à court terme. Toute la production est vendue localement, entre Sanary et Hyères, via la vente directe, un distributeur régional, des restaurateurs, des artisans.
Une météo capricieuse cet hiver mais un fort engouement
La saison des fraises s’étend de fin mars à début juillet, avec un pic de production entre fin mars et fin avril, jusqu’à 1,4 tonne récoltée chaque jour. Cette année, la météo a eu un impact notable : « Les pluies ont retardé la cueillette de la fraise et du coup cela retarde la baisse des prix de la fraise », souligne Timothée.
En raison de la météo capricieuse ces dernières semaines, qui a freiné la maturité des fruits, les prix restent plus élevés en ce début de saison. En cœur de production, lorsque les quantités augmentent et que la demande se stabilise, le prix descend progressivement. « On sera à 5 euros les 500 grammes en pleine saison, actuellement nous sommes à 7 euros », précise le producteur. Une tarification en adéquation avec une production locale, fraîche et cultivée de manière raisonnée.
Le retour du soleil en ce moment devrait toutefois améliorer le goût et accélérer la récolte. « Quand il fait moins beau, les fraises sont un peu moins savoureuses, mais dès que le soleil revient, elles sont excellentes », ajoute-t-il.
Une reconnaissance encore difficile
Malgré la qualité de leur production, Timothée ironise sur l’absence de reconnaissance officielle : « J’ai essayé de déposer l’appellation de la fraise de Hyères à l’instar de Carpentras, mais non. Tout le monde peut faire de la fraise à Hyères ! »
Une production pensée pour répondre à la demande locale
Loin des circuits longs et des importations massives, les Pépinières Valbray ont fait le choix stratégique de se concentrer sur un marché de proximité. « Il y a encore trop de fraises qui viennent d’Espagne, cueillies moins mûres », dit Timothée.
Ce positionnement séduit de plus en plus de consommateurs, mais aussi de professionnels de la restauration, attentifs à la qualité et à la traçabilité des produits. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance plus large de valorisation du terroir varois et de ses richesses agricoles, avec des fraises 100 % locales qui n’ont rien à envier aux productions des grandes régions fruitières françaises.
Une mise en valeur gourmande avec le pâtissier Jean Ba de Pierrefeu-du-Var
Pour mettre en valeur cette production varoise, une séance de dégustation était organisée en présence du pâtissier Jean Ba, installé à Pierrefeu-du-Var depuis 14 ans. Ce passionné de pâtisserie traditionnelle, accompagné de sa sœur Clémentine, a proposé plusieurs créations mettant la fraise à l’honneur : tartelettes, crumble, un fraisier, salade de fraises au sirop avec de la vanille et chantilly mascarpone. Jean Ba travaille à l’improvisation et associe souvent la fraise à des saveurs d’agrumes et de vanille pour des desserts simples et savoureux. De quoi réjouir nos papilles !
Des produits dérivés et un concept store en approche
En parallèle de la vente de fruits frais, les Pépinières Valbray développent une gamme de produits dérivés : sirops, confitures, coulis et vinaigre de fraise, disponibles uniquement dans les deux points de vente de l’entreprise pour le moment à Hyères et à Ollioules. Un concept store ouvrira prochainement au port du Brusc à Six-Fours-les-Plages, en face de l’embarcadère pour Porquerolles, avec une ouverture prévue théoriquement en avril.