Après la baisse du seuil de TVA, les auto-entrepreneurs subiront une hausse progressive des cotisations sociales jusqu’à 26,1 % en 2026. Une double peine qui risque de fragiliser de nombreux indépendants.

Argent sous la loupe

hausse des cotisations auto-entrepreneurs – CREDIT : Pexels

Après l’abaissement du seuil de franchise de TVA à 25 000 €, une autre mesure va lourdement impacter les auto-entrepreneurs : l’augmentation progressive des cotisations sociales. Un coup dur méconnu qui s’ajoute aux nouvelles contraintes fiscales.

Une hausse des cotisations jusqu’à 26,1 %

Depuis le 1er juillet 2024, les auto-entrepreneurs relevant du régime général de la Sécurité sociale et déclarant leur chiffre d’affaires en BNC (Bénéfices Non Commerciaux) subissent une augmentation progressive de leur taux de cotisations. Cette hausse, qui vise à financer la retraite complémentaire, se fera en trois étapes :

  • 23,1 % du 1er juillet au 31 décembre 2024 (contre 21,1 % auparavant)
  • 24,6 % en 2025
  • 26,1 % en 2026

Une double peine pour les indépendants

Cette augmentation des cotisations intervient dans un contexte déjà tendu pour les auto-entrepreneurs. En plus de cette hausse, la franchise de TVA a été abaissée à 25 000 €, forçant de nombreux travailleurs indépendants à facturer la TVA à leurs clients, les rendant ainsi moins compétitifs face aux micro-entrepreneurs restés sous le seuil.

Autrement dit, les auto-entrepreneurs doivent désormais composer avec :
Une TVA imposée plus tôt, réduisant leur marge et leur attractivité.
Des cotisations sociales en hausse, diminuant leur revenu net.

Pourquoi cette hausse des cotisations ?

L’objectif affiché de cette réforme est d’assurer une meilleure retraite complémentaire aux auto-entrepreneurs en leur permettant d’accumuler des points de retraite. Cependant, cette mesure impose des charges immédiates plus lourdes, alors que beaucoup d’indépendants peinent déjà à maintenir un chiffre d’affaires stable.

Quel impact pour les auto-entrepreneurs ?

Avec des cotisations qui atteindront 26,1 % en 2026, de nombreux auto-entrepreneurs devront revoir leur tarification, voire changer de statut pour échapper à une pression fiscale et sociale devenue trop lourde. Cette réforme risque donc de pousser certains indépendants à :

  • Rehausser leurs tarifs, au risque de perdre des clients.
  • Basculer vers le régime de l’entreprise individuelle (EI) ou d’autres statuts plus avantageux fiscalement.
  • Diminuer leur activité pour rester sous les seuils imposés par la TVA.

Vers une précarisation du statut d’auto-entrepreneur ?

Alors que le statut d’auto-entrepreneur avait été créé pour simplifier l’activité des indépendants, ces nouvelles mesures viennent complexifier la gestion et augmenter la pression fiscale. Résultat : un risque accru de précarisation pour de nombreux professionnels qui devront absorber ces hausses ou trouver des alternatives pour rester rentables.

Une chose est sûre : 2025 et 2026 s’annoncent comme des années décisives pour les auto-entrepreneurs, entre réformes fiscales et sociales qui pourraient bien rebattre les cartes de l’entrepreneuriat indépendant en France.