Dans les Alpes-Maritimes, le défi d’offrir un accueil adéquat aux gens du voyage persiste, mettant en lumière un manquement notable à la législation en vigueur depuis vingt-trois ans.
gens du voyage Alpes-Maritimes – CREDIT : Var Actu
Cette situation expose les difficultés et les tensions entre les besoins des communautés itinérantes et les capacités d’accueil des collectivités locales.
Une conformité légale en attente
Depuis l’adoption de la loi Besson en 2000, imposant aux communes de plus de 5000 habitants la création d’aires d’accueil pour les gens du voyage, les Alpes-Maritimes peinent à se conformer. Avec seulement trois aires agréées à Antibes, Vallauris, et Nice, le département est souvent pointé du doigt pour son retard, exacerbant les frictions entre les communautés itinérantes et les résidents locaux.
L’exemple de Cannes-la-Bocca
La situation à Cannes-la-Bocca, où un groupe de gens du voyage a dû occuper un parking faute de places disponibles, illustre les défis récurrents auxquels ces communautés sont confrontées. Malgré l’annonce préalable de leur arrivée, l’absence de coordination et de places suffisantes les a poussés à se déplacer vers Mouans-Sartoux, où, contre toute attente, l’accueil a été possible.
Des avancées insuffisantes
Le préfet des Alpes-Maritimes a évoqué une « avancée historique » avec la perspective de la signature d’un schéma départemental d’accueil. Pourtant, la mise en œuvre concrète de ce schéma se fait attendre, soulignant une fois de plus le fossé entre les intentions et les actions.
La loi face aux réalités locales
Le cas de Mouans-Sartoux, désireuse de faire agréer son aire d’accueil malgré des installations non conformes aux normes, met en relief la tension entre les exigences légales et les contraintes territoriales spécifiques. Cette situation met en exergue la nécessité d’adapter les approches législatives aux réalités locales sans pour autant compromettre les droits des communautés itinérantes.
Vers une solution durable ?
La résolution du problème d’accueil des gens du voyage dans les Alpes-Maritimes exige un engagement renouvelé des collectivités locales et de l’État, ainsi qu’une volonté de dépasser les préjugés et les résistances. La loi Besson, bien que louable dans ses objectifs, requiert une application flexible et pragmatique pour réellement répondre aux besoins des gens du voyage tout en tenant compte des spécificités locales.