Un rapport du Cerema révèle l’impact dramatique de l’érosion sur le littoral français, avec le Var et la Corse du Sud parmi les plus touchés, menaçant des milliers de logements d’ici 2100.
érosion du littoral varois – CREDIT : varactu
Un rapport récent réalisé par les experts du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), met en lumière l’impact du recul du trait de côte sur le littoral français. Les analyses prévoient trois horizons temporels : 2028, 2050 et 2100, avec à chaque échéance une projection sur le nombre de bâtiments menacés par ce phénomène. La situation est particulièrement alarmante pour les départements du Var et de la Corse du Sud, identifiés parmi les zones les plus vulnérables.
En 2028, on estime à un millier le nombre de bâtiments susceptibles d’être affectés dans une bande de 5 mètres du littoral, mettant en jeu une valeur vénale de 240 millions d’euros. La Corse, le Var, ainsi que d’autres régions comme les Pyrénées-Atlantiques et le Calvados, figurent parmi les plus exposés. Le scénario envisagé pour 2050, jugé « vraisemblable », s’appuie sur une hausse d’un mètre du niveau de la mer et prévoit 5 200 logements menacés, soulignant l’importance cruciale des ouvrages de protection du littoral dans la lutte contre l’érosion.
Le scénario de 2100, envisagé comme une conséquence de l’inaction, est le plus sombre : 450 000 logements pourraient être impactés, représentant une perte financière estimée à 86 milliards d’euros. Les départements du Var et de la Corse du Sud, avec leurs paysages côtiers emblématiques, sont particulièrement concernés, ce qui met en évidence le risque considérable pour leurs communautés et économies locales.
Les experts du Cerema mettent en avant l’importance de la prise en compte à la fois du recul chronique et événementiel du trait de côte, exacerbé par l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique. L’état des ouvrages de protection comme les digues joue un rôle crucial dans la prévention de ce recul, mais leur défaillance potentielle pourrait accélérer la modification du littoral.
Le rapport souligne l’urgence d’agir pour préserver les zones côtières, non seulement pour protéger les infrastructures et les habitations existantes mais aussi pour anticiper les conséquences futures du changement climatique. Les données projetées pour les départements du Var et de la Corse du Sud doivent servir de signal d’alarme, incitant à des actions concrètes pour contrer cette tendance inquiétante et protéger les communautés locales ainsi que leurs patrimoines naturels et économiques.