Le Sénat débat de la régulation d’Airbnb pour mieux contrôler le marché des meublés touristiques et répondre à la crise du logement.

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Airbnb tourmente – CREDIT : Var Actu

Airbnb dans la tourmente

Le Sénat se penche ce mardi 21 mai sur une série de mesures visant à réguler le marché des meublés touristiques, tel qu‘Airbnb. Cette initiative, portée par les députés Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz, fait suite à un débat houleux à l’Assemblée nationale et arrive devant la chambre haute dans une atmosphère plus consensuelle.

Un large soutien pour des mesures de régulation

Après un parcours parlementaire mouvementé, la proposition de loi bénéficie d’un soutien majoritaire au Sénat, y compris de la part des Républicains. Ces derniers, initialement opposés au texte, notamment pour défendre les « petits propriétaires », semblent désormais prêts à appuyer des mesures permettant aux élus locaux de mieux contrôler la prolifération des meublés touristiques. La sénatrice de Haute-Savoie, Sylviane Noël, souligne l’importance de donner aux maires les moyens nécessaires pour réguler ce phénomène.

Une mesure fiscale emblématique

La mesure phare du texte est d’ordre fiscal : il s’agit de réduire l’abattement sur les revenus issus des locations de meublés de tourisme à 30%, contre 71% ou 50% actuellement. Ce changement vise à répondre à la pénurie de logements, particulièrement alarmante dans les zones côtières et les grandes villes, exacerbée par la fiscalité avantageuse dont bénéficient les plateformes comme Airbnb.

Cependant, pour maintenir un certain équilibre, le Sénat a modifié cette disposition en commission, maintenant un abattement de 50% pour les meublés classés, afin de conserver un caractère incitatif au classement des logements touristiques.

Les Varois réagissent

Dans le Var, l’usage d’Airbnb est devenu une pratique courante pour de nombreux habitants, surtout pendant la saison estivale. Pour certains propriétaires, la plateforme représente une source de revenus essentielle. Michel, propriétaire à Toulon, exprime ses inquiétudes : « Si l’abattement fiscal est réduit, ça va devenir beaucoup moins rentable de louer mon appartement. J’ai besoin de cet argent pour subvenir à mes besoins. »

De l’autre côté, certains résidents se montrent favorables à une régulation plus stricte. Sophie, une habitante de Hyères, déclare : « La prolifération des meublés touristiques a fait grimper les prix des loyers, rendant difficile pour nous, les locaux, de trouver un logement abordable. Une meilleure régulation est nécessaire pour que notre ville reste vivable. »

Airbnb sur le qui-vive

Airbnb, de son côté, observe attentivement le déroulement des débats. Clément Eulry, Directeur d’Airbnb France, a appelé les sénateurs à mieux cibler les mesures pour lutter spécifiquement contre la spéculation. Il regrette également la proposition de réduire la durée maximale de location d’une résidence principale de 120 à 90 jours par an, estimant que cela pénaliserait le pouvoir d’achat de nombreux Français.

Vers un meilleur contrôle des meublés touristiques

En plus des modifications fiscales, la proposition de loi prévoit la généralisation du numéro d’enregistrement pour toutes les locations de meublés touristiques, facilitant ainsi le suivi et le contrôle de ces logements. Les élus locaux pourront également limiter les constructions de nouvelles résidences secondaires dans les zones particulièrement touchées, réservant certaines constructions aux résidences principales.

Airbnb est donc dans la tourmente. Cette régulation vise à équilibrer les intérêts économiques des propriétaires avec les besoins des habitants en matière de logement, tout en limitant la spéculation immobilière qui menace l’accès au logement pour les résidents permanents, en particulier dans le Var, département très touristique.