À Cavalaire-sur-Mer, les fouilles archéologiques révèlent l’une des plus anciennes maisons néolithiques de France, datant de l’époque du Cardial ancien.
Maison néolithique découverte Cavalaire – CREDIT : Ville de Cavalaire
Un trésor archéologique sous les alluvions
À Cavalaire-sur-Mer, dans le Var, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) mènent actuellement des fouilles qui révèlent une découverte majeure : l’un des plus anciens habitats néolithiques de France. Ce site, attribué à l’époque du Cardial ancien (environ 5800 avant notre ère), a été mis au jour dans un petit vallon littoral, enfoui sous quatre mètres d’alluvions.
Sur une surface de 4200 m², les travaux, réalisés sur prescription de l’État en prévision de la refonte du centre-ville de Cavalaire, ont permis de mettre en lumière une maison ovale de 7 x 5 mètres. Ses murs de pierre, consolidés avec un liant de terre crue et de gravillons, ainsi qu’une abside partiellement conservée, témoignent de techniques de construction avancées pour l’époque.
Une fenêtre sur le passé des premiers agriculteurs méditerranéens
Le Néolithique, période marquée par l’adoption de l’agriculture et de l’élevage, voit les premières populations sédentaires s’installer sur les rives méditerranéennes. Le style cardial, identifié grâce à des céramiques ornées de motifs réalisés avec des coquillages dentelés (Cardium), s’étend depuis la Grèce jusqu’au sud de la France.
La maison découverte à Cavalaire, avec des plans semblables à ceux observés en Italie centrale, illustre cette diffusion culturelle. Des structures foyères retrouvées autour du bâtiment renforcent l’idée d’une communauté organisée, centrée sur des pratiques agro-pastorales.
Une découverte rare et précieuse
En France, les vestiges d’habitations néolithiques en plein air sont extrêmement rares. La structure de Cavalaire, datée stratigraphiquement à 1,30 m sous des niveaux du Néolithique moyen (vers 4800 avant notre ère), offre un aperçu inédit des habitats de cette période. Les parallèles avec d’autres sites, comme Peiro Signado dans le Languedoc ou Courthézon dans le Vaucluse, soulignent l’importance de cette découverte pour comprendre les premiers établissements sédentaires dans le sud de la France.