La cour criminelle du Var a rendu son verdict ce vendredi 7 juillet dans l’affaire des viols par menaces qui ont secoué l’aire toulonnaise entre 2013 et 2021.

Rudy DEROCHE viol des trois frères

Palais de justice de Toulon – CREDIT : Wikimedia commons

David Bonan, l’accusé, a été déclaré coupable de viol, corruption de mineur et harcèlement sexuel.

Au cours de l’instruction, David Bonan avait nié à maintes reprises les accusations portées contre lui, affirmant n’avoir commis aucun viol sur Mathieu (les prénoms des victimes ont été modifiés). Cependant, ce vendredi matin, devant la cour criminelle du Var, il a finalement changé de version.

Une confession tardive « Oui, je le reconnais », a-t-il enfin avoué à la présidente Emmanuelle de Rosa, qui lui demandait s’il reconnaissait avoir commis des actes de pénétrations sexuelles par contrainte ou menace sur le jeune homme vulnérable en raison de son autisme Asperger, entre 2017 et 2019, dans l’aire toulonnaise.

Cette reconnaissance tardive a été un soulagement pour les victimes, mais elle n’a rien changé à la décision judiciaire qui allait suivre. Après une heure de délibéré, la cour a condamné le quinquagénaire à 13 ans de réclusion criminelle, conformément à la peine requise plus tôt dans la matinée par l’avocate générale Hortense Pain.

« Via l’application Grindr, David Bonan est entré dans la vie de Mathieu, y a semé la terreur pour y maintenir sa présence », a détaillé Me Pierre Crepin, représentant de la victime. Me Olivier Ferri, également partie civile, a ajouté : « Il avait un pouvoir psychologique sur ces jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence, voire encore en plein dedans, et souvent en recherche de certitudes quant à leur orientation sexuelle. »

Un prédateur aux méthodes malsaines… Pour Hortense Pain, l’avocate générale, les pressions exercées par David Bonan avaient pour seul objectif d’obtenir de nouveaux rapports sexuels. Cependant, peut-on qualifier l’accusé de prédateur sexuel en raison du nombre de victimes et de ses méthodes « malsaines » ? La réponse est non, selon Me Gaia, l’un des avocats de la défense.

Pourtant, cet individu se comportait en véritable tyran, utilisant sa toute-puissance pour assouvir ses désirs, peu importe les sentiments de l’autre. Aujourd’hui encore, David Bonan hante les cauchemars de Mathieu, qui continue de souffrir des séquelles de ces actes odieux.

Cette condamnation à 13 ans de réclusion criminelle est une étape cruciale vers la reconnaissance de la justice pour les victimes de ces violences sexuelles. Cependant, il est important de continuer à soutenir et accompagner les personnes affectées, afin qu’elles puissent se reconstruire et trouver une forme de justice et de réparation dans leur vie future.